Hommages à ceux qui nous ont quittés.
Membres du Conseil d'Administration du Protectorat
Présidents
Emile Aimé JacqmainFondateur et Président du Protectorat de 1907 à 1930
Né à Jumet le 21 septembre 1860 et décédé à Bruxelles le 05 novembre 1932, il fut avocat à la cour d’Appel et Echevin de l’Instruction publique et des Beaux-Arts à la Ville de Bruxelles de 1909 à 1932.
Depuis 1909, il s’adonnait à son échevinat, quand le 20 août 1914, l’allemand, arrêté devant Liège, devant Namur, devant la Gèthe, suffisamment longtemps pour perdre tout le bénéfice de sa félonie et de son agression, était à la chaussée de Louvain. C’est avec lui et le Secrétaire communal Maurice Vauthier, que le Bourgmestre Adolphe Max est allé fièrement au-devant de l’envahisseur. C’est le moment de rappeler qu’Emile Jacqmain a rempli son devoir de patriote. Sans extérioriser les secrets de son organisation dont nous aurons peut-être besoin demain, il eut le grand bonheur de voir des membres du personnel enseignant de la capitale et d’admirables institutrices venir lui offrir tout leur dévouement à la Patrie. Il les accueillit. Sa résistance aux ukases du Gouvernement général provoqua son arrestation le 13 avril 1915 et en 1917, son incarcération à Celle-Schlon.
Le 16 avril, de grand matin, le Dr Cheval fut chez lui et pria un des siens d’extraire des deux cachettes qui avaient échappé à la réquisition, les copies des documents plus que compromettants, envoyés par lui et parvenus au-delà du fil électrisé. Ils furent brûlés.
C’est peut-être à cela que nous avons dû de l’avoir conservé en vie.
A peine entré au Conseil provincial du Brabant, dans son désir d’aider au développement des œuvres de l’enfance, il accepta les fonctions de membre de la Commission administrative de l’Institut provincial de sourds-muets et d’aveugles. Il y siégea pendant 32 ans, de 1900 à 1932. Pendant trente ans le Dr Cheval a eu l’honneur d’y être son collègue, de 1902 à sa mort. Il aimait ces petits déshérités de la nature, aimait à voir se développer leurs facultés malgré leurs déficiences sensorielles et s’intéressait aux progrès de la nouvelle pédagogie du sourd-muet, créée par Herlin et plus tard, par Herlin et Decroly.
Sur rapport qu’il présenta à la Commission administrative, fut créé le 08 juin 1907, le Protectorat en faveur des anciens élèves de l’établissement, organisme destiné à les guider dans la vie, à les suivre, à leur ouvrir les ateliers où ils recevraient le moyen de vivre et d’être utiles aux leurs. Son Conseil d’administration fut présidé par lui, pendant plus de vingt ans. Réorganisé le 04 juin 1930, Emile Jacqmain en fut nommé membre d’honneur par la Commission administrative.
Le passage d’Emile Jacqmain à Berchem-Sainte-Agathe s’est donc affirmé par une œuvre qui fut rénovée et lui a survécu à travers notre Protectorat actuel et ceux qui l’anime.
Mémorial inauguré le 28/06/1936 par une délégation d'élèves de l'Institut accompagné par le Directeur Auguste Lonnoy, le professeur de gym Joseph Darimont et le Président du Protectorat Pierre Van Glabbeke. Ce monument, daté de 1936 et signé Victor Rousseau, se trouve dans une niche du vestibule de l'Institut des Arts et Métiers de la Ville de Bruxelles.
Buste se trouvant dans un des couloirs de l'Hôtel de Ville de Bruxelles
Edmond Ferdinand Joseph Ectors
Président du Protectorat de 1930 à 1933
Né à Molenbeek-Saint-Jean le 20 mars 1882 et décédé à Berchem-Sainte-Agathe le 26 juin 1940, il fut notaire à Berchem-Sainte-Agathe du 18 mai 1929 au 28 février 1940.
Pierre Van Glabbeke
Entré au CA du Protectorat en 1931 et Président de 1933 au 16/09/1947
Né en 1887 et décédé à Etterbeek le 18 octobre 1982, il fut Receveur communal de la Ville de Bruxelles en 1936.
Ayant renoncé à sa charge présidentielle, il en devient président d'honneur en 1948, il est nommé membre de la section des aveugles qui a vu le jour à l'initiative du Comité d'action des aveugles belges (CAAB) en vertu d'un A.R. publié au Moniteur belge du 13 juin 1936. Il est attaché au Ministère du Travail et de la prévoyance sociale en vue de l'amélioration du sort des aveugles et des sourds-muets ; elle aura pour mission de coordonner toutes les mesures de protection en faveur des aveugles et des sourds-muets. A cet effet, elle fera des propositions qu'elle estimera nécessaires au reclassement social, à la réorientation professionnelle et au classement de la main-d’œuvre de ces catégories de moins-doués ; la Commission sera également chargée d'étudier toutes les questions relevant de la prophylaxie ainsi que toutes les questions techniques, pédagogiques, médicales et sociales se rapportant aux travailleurs et indigents appartenant à ces catégories. La Commission sera composée d'un Conseil et d'un Comité de direction ; le Conseil général comprendra 35 membres désignés par le Ministère de tutelle ; il comprendra deux sections chargées respectivement de s'occuper du sort des aveugles et de celui des sourds-muets ; les membres de ces sections seront choisis parmi les candidats proposés par les organisations les plus représentatives de ces catégories de moins-doués; le Comité de Direction sera également chargé de deux sections chargées respectivement de s'occuper du sort des aveugles et de celui des sourds-muets; les mandats auront une durée de trois ans, sont renouvelables et ne sont pas rémunérés.
Ce fut un homme dévoué et généreux de la première équipe. Ce haut fonctionnaire qui avait tout vu et tout entendu, au cours de sa longue carrière, nous rappelait l’épopée du Protectorat dans ce pays, dont il avait forgé la grandeur. Avec Auguste Lonnoy, il exerça une influence décisive sur l’orientation que devait prendre les activités communes de l’Institut et du Protectorat.
Pierre Desmet
Président du Protectorat de 1947 à 1969
Après avoir enseigné à l’école normale Charles Buls, il est entré à l'Institut le 04 décembre 1924 comme professeur d’expression française. Il a consacré toute sa carrière à l'enseignement au service des handicapés de l'ouïe et de la vue. Il fut pensionné au cours de l’année scolaire 1957-58. Entré au Protectorat comme membre actif et dévoué en 1929, il y fut Secrétaire puis Administrateur délégué et en est devenu Président en novembre 1947. Le 16 mars 1969, il démissionna de ses fonctions pour raisons de santé. Il nous a quitté le 3 mai 1969.
Lucien Timmermans
Président du Protectorat de 1969 à 1995
Né à Tirlemont le 10 mars 1921 et décédé à Ixelles le 17 juin 1995, Docteur en droit et licencié en notariat, il fut notaire à Berchem-Sainte-Agathe du 28 mai 1953 au 31 janvier 1985.
Fernand Smets
Entré en 1931 et Vice-Président depuis 1932
Négociant de profession, il est décédé en avril 1951. Homme honnête et intègre s'il en fut, aimait profondément les sourds et les aveugles. Il se consacra entièrement à améliorer le sort des élèves et fut un exemple d'activité et de persévérence.
Prosper Ulens
Trésorier jusque 1936
Né à Orsmael-Gussenhoven, le 10 septembre 1894, il fit ses études à l'école normale de Tirlemont d'où il sortit après avoir réussi brillamment les examens. Le 28 février 1916, il entra à l'Institut comme surveillant-aspirant-professeur et fut nommé professeur le 1er août 1923. Il s'est marié à 22 ans, le 02 août 1917 à Sint-Agatha-Rode, avec Maria Gislena Vanduynslager et a eu 3 filles, Hermine, Gabrielle et Rachel. Pendant plus de 20 ans, Monsieur Ulens s'est consacré avec abnégation à son apostolat. Non seulement il fut un excellent maître mais il consacra tout son temps à l'amélioration du sort de ceux qu'il aimait sincèrement. Il était Trésorier du Protectorat et Administrateur de la revue "Le Sourd et l'Aveugle". Toujours, il était prêt à rendre service. Simple, modeste, travailleur, d'une humeur toujours égale, il a su conquérir l'estime de tous. En ce 5 septembre 1936, les élèves ont perdu un maître regretté, l'Institut, un collaborateur dévoué et le personnel, un camarade sincère et serviable. Il est décédé à Anderlecht dans de tragiques circonstances, à l'âge de 41 ans.
François Dewandel
Administrateur de 1931 à 1945
Décédé le 02/01/1946, il fut, avec une équipe de quelques collaborateurs dévoués, le plus important de nos recruteurs. Au cours de la période des années 30-40, ce petit groupe inscrivit près de deux mille membres dont le plus grand nombre nous sont restés fidèles.
Malgré des occupations professionnelles écrasantes, la guerre ne ralentit pas le zèle et le dévouement de François Dewandel. Chaque semaine, il rendait visite à l'Institut et les élèves qui l'appréciaient se précipitaient à sa rencontre. Son souvenir demeura parmi les membres du Conseil d'Administration comme le symbole du dévouement à une belle cause.
Gaston Callebaut
Entré au CA le 02/04/1957 et sorti en 1984
Il fut membre du Conseil d’Administration dès le 02 avril 1957 et il a donné sa démission en 1984.
En tant que Trésorier-adjoint depuis 1959, il a rendu de grands services au Protectorat pour l’organisation de la comptabilité.
Il faisait d’ailleurs partie de la Chambre Belge des Comptables.
C’était un homme sévère et précis, mais plein d’humour, un Administrateur compétent et dévoué. Son influence positive a fait de lui un des piliers du Protectorat.
Il nous a quitté le 3 novembre 1986 à Benidorm (Espagne).
Jean-François Rivez
Administrateur et 1er Vice-Président du Protectorat de 1957 à 1990
Epoux de Georgette Wéry (Anderlecht, 02/02/1921-Jette, 01/12/1996). Grand-père de Michel, actuel président de l'Amicale des sourds. Père de Charles Rivez.
Décédé accidentellement à Berchem-Sainte-Agathe, le 1er mars 1991.
Notre ami Jean-François Rivez se distinguait par la qualité de son maintien qu’il tenait, sans doute, à l’exercice de sa profession de « maître tailleur », forcément exigeante.
Son abord était plein de franchise.
Bien plus, il était « très personnel », ce qui risque d’être rare à notre époque, mais définit parfaitement son image.
Courageux, il affrontait deux opérations chirurgicales, qui nous laissaient pleins d’angoisse. Quant à lui, avec humour, il en retenait tout simplement la gentillesse et la grâce des infirmières qui l’avaient sauvé. Bien malin celui qui aurait pu prévoir un accident terrifiant, seul capable de le jeter sur le carreau et d’interrompre son ardeur.
Que de tendresse, d’amitié, de charité, d’estime, rassemblées autour de cet homme !
Reconnaissant, Jean-François avait dès les premières années de la croissance du Protectorat repéré cette association sans but lucratif qui prolongeait l’action de l’Institut Provincial où un de ses fils, « malentendant », était instruit, éduqué et formé pour la vie. Ce fils témoigne aujourd’hui et certes de la qualité de cet enseignement reçu.
Monsieur Rivez, comme tout le monde l’appelait (Administrateur du Protectorat), lors des hésitations sur l’opportunité ou non, d’intervenir par un soutien moral ou pécuniaire, avait le « dernier mot », car, à ce moment, il était le « seul » à pouvoir le dire. Non seulement, il assistait à toutes nos manifestations, qu’elles fussent minimes ou importantes.
Même encore il montait par exemple lors de nos bals, à la grande époque, sur les tréteaux pour enflammer les cœurs et battre des rappels de nature à hausser les enchères pour gonfler les dons et les libéralités espérés par le Protectorat qui en avait tant besoin, et toujours pour la bonne cause.
Il animait les farandoles et témoignait d’une égale aisance dans les deux langues ; il plaçait, à droite et à gauche, d’excellents mots d’esprit entraînant une jovialité collective.
Habitant au centre de sa commune bien-aimée de Berchem-Sainte-Agathe, il organisait avec Georgette, son épouse, un dépôt à leur domicile, pour y accueillir, même à des heures tardives, les heureux gagnants venus quérir leurs lots.
Monsieur Rivez, attentif, représentait également et volontiers le Protectorat aux réunions des amicales d’anciens élèves.
Il était conscient de l’importance de ces regroupements amicaux d’hommes comme les autres mais différents des autres, qui s’assuraient de leur solidarité réciproque.
Rue Saxe-Cobourg à Saint-Josse-ten-Noode, il était, à ce titre, reçu à bras ouverts.
Homme joyeux, il ne refusait jamais le verre de l’amitié, ce qui lui permettait, en outre, de recueillir le dernier potin, concernant nos protégés.
Curieux, et même un peu fouineur, il se rendait aussi, et toujours comme par hasard, aux colonies de vacances et il en revenait satisfait parce que tout y était parfait.
Lors du 50ème anniversaire du Protectorat, la Province de Brabant lui décerna la médaille d’argent en reconnaissance de ses services.
Par modestie, il n’a pas sollicité la médaille d’or qui lui revenait, bien sûr.
Georgette, son épouse, si souvent avec lui et parmi nous, lors d’événements inhérents à la vie de l’Institut ou à celle du Protectorat, reçoit ce jour notre gratitude et partage avec ses enfants, ses parents et amis nos condoléances.
Elle fut, certes, aussi patiente que les conjoints des membres de notre assemblée du Protectorat, oublieux si souvent de l’heure qui passe.
À son épouse, à ses enfants, à ses parents, à ses amis, nous affirmons que le souvenir de « Monsieur Rivez » restera pour nous tous un symbole, mais surtout une réalité vivante, car nos protégés peuvent et doivent citer son exemple avec « gratitude ».
Lucien Timmermans, Président
Gouverneurs de la Province de Brabant
Théodore Pierre Heyvaert1883-1884
Né à Gistel, le 22 mai 1834 et décédé à Woluwe-Saint-Pierre, le 23 novembre 1907, il est un homme politique belge libéral. Il était avocat et magistrat. Il devient gouverneur provincial de Flandre occidentale (1878-1883) et du Brabant (16/03/1883-19/06/1884) et également conseiller municipal de Bruxelles.
François Toussaint Dubois-Thorn
1884-1885
Né à Commercy en 1805 et décédé à Bruxelles en 1886, il fut gouverneur en Belgique, successivement des provinces du Luxembourg (1857-1862) et du Brabant (1884-1885). Il n’appartenait à aucun parti politique. Il a joué un rôle stimulant dans l’expansion de l’agglomération bruxelloise ; il interprétait l’agglomération comme plus qu’un simple « agglomérer » (bâtiments adjacents de maisons et de places). Il a ainsi réglé une discussion juridico-officielle sur les limites de l’agglomération de Bruxelles dans la seconde moitié du 19ème siècle. Pour lui, les villages et les champs autour de Bruxelles-ville pourraient être impliqués dans les plans de construction, comme à Molenbeek et Uccle. Au Festival du demi-siècle de Belgique (1880) à Bruxelles, Dubois-Thorn prononce un éloge funèbre sur l’ancien roi Léopold Ier. Une rue de la commune bruxelloise de Molenbeek-Saint-Jean porte son nom.
Auguste-Frédéric Vergote
1885-1906
Né à Roulers en 1818 et décédé à Bruxelles, le 25 février 1906, il est un homme politique belge. En 1857, il est chef du département d’hygiène au ministère de l’Intérieur sous Charles Rogier. Il fut successivement gouverneur provincial des provinces de Namur (1882-1884), du Hainaut (1884-1885) et du Brabant (1885-1906). C’est dans cette dernière position qu’il mourut le 25 février 1906. Il promeut le port de Bruxelles et se consacre au développement de la commune de Schaerbeek. Dans cette municipalité, une place a été nommée d’après lui. Il a également reçu plusieurs prix. Il a été grand officier de l’ordre de Léopold et a reçu la croix civile de 1re classe et la médaille du gouvernement du roi Léopold II. À l’étranger, il a reçu la Grand-Croix de l’Ordre du Lion et du Soleil en Perse, a été Grand Officier de l’Ordre de François-Joseph en Autriche et de l’Ordre de l’Étoile en Roumanie, et Chevalier de l’Ordre du Lion des Pays-Bas et de la Légion d’honneur en France.
Henri Marie Emile de Béco
1906-1928
Né à Chokier, le 22 juillet 1843 et décédé à Uccle, le 2 septembre 1928, il est un homme politique belge. Il fut gouverneur du Brabant (1906 à 1928), temporairement interrompu pendant la Première Guerre mondiale. Il était aussi Président du Conseil supérieur de l’hygiène publique ; Président de la Commission centrale de statistique ; Président de la commission provinciale pour la Commission royale d’enquête sur les monuments et les paysages. En 1924, il est admis dans la noblesse héréditaire avec le titre de baron, transférable à la première naissance. Dans la commune bruxelloise d’Ixelles, une rue porte son nom.
François-André Nens
1928-1935
Né à Louvain, le 4 octobre 1873 et décédé à Bruxelles, le 17 janvier 1935. Haut fonctionnaire de l’Etat, il a été successivement directeur général au ministère de l’Intérieur et de l’Hygiène et chef de cabinet du ministre de l’Intérieur. Succédant au Baron Emile de Béco, il est nommé Gouverneur de la province de Brabant le 14 novembre 1928. Il a laissé son nom à une rue d’Anderlecht : rue François-André Nens ; il figure au catalogue des médailles créées par A. Wansart, à savoir, en 1935 : une médaille avec le buste tourné à droite côté face (diam. 60 mm) ; au revers : BRABANT/F.A. NENS/GOUVERNEUR/1928-1935.
Portrait de Monsieur Nens peint par Jacques Dormont, ancien élève de l'Institut provicial de Sourds-Muets et d'Aveugles, à Berchem-Saine-Agathe.
Albert Léon Marie Baron Houtart
1935-1945
Né à Bruxelles, le 13 décembre 1887 et décédé à Etterbeek, le 7 février 1951, membre de la famille Houtart en Belgique, il fut gouverneur provincial du Brabant (1935-1942). Il a étudié à l’Université de Louvain et a été docteur en droit. En 1920, il devient substitut au ministère public de Bruxelles et en 1930 au procureur général. Catholique, il devient gouverneur du Brabant le 7 février 1935. Lorsque les Allemands s’emparèrent de la Belgique en mai 1940, il était le seul gouverneur belge à ne pas avoir quitté le pays. Il démissionna de son poste de gouverneur, mais comme il était resté en Belgique, il fut autorisé à reprendre ses fonctions en août 1940. Houtart a continué à défendre la légalité belge pendant l’occupation, y compris contre l’ordonnance allemande sur la vieillesse (dans laquelle les maires plus âgés ont été démis de leurs fonctions) et les nouvelles nominations municipales ultérieures. Houtart démissionne de son poste de gouverneur à la fin du mois de juillet 1942 à la suite de son conflit avec le secrétaire général de l’Intérieur Gérard Romsée au sujet de la création du Grand Bruxelles en septembre 1942. Les 19 municipalités ont été fusionnées et remplacées par des districts. Houtart est temporairement remplacé en octobre 1942 par Mathieu Croonenberghs, membre de la VNV. À la libération en septembre 1944, il reprit le poste de gouverneur pour une courte période. En 1945, il devient gouverneur honoraire du Brabant. Houtart a été président de la Société Royale des Beaux-Arts à Bruxelles. Comme ses frères, Houtart a été admis à la noblesse héréditaire belge en 1921 et en 1935, il a reçu le titre de baron, transférable à la première naissance masculine. Le couple a eu deux filles.
Ferdinand « Fernand » Charles Gustave Demets
1945-1951
Né le 8 mars 1884 et décédé le 29 septembre 1952, il était un homme politique libéral belge. Il devient industriel professionnel. Il devient ensuite politiquement actif pour le Parti libéral et est élu pour ce parti de 1911 à 1929 comme conseiller municipal d’Anderlecht, où il est maire de 1919 à 1927. De 1929 à 1945, il est membre du Sénat belge au nom de l’arrondissement de Bruxelles. En 1945, il démissionne de son poste de sénateur pour devenir gouverneur provincial du Brabant et exerce ce mandat jusqu’en 1951, date à laquelle il atteint la limite d’âge de 67 ans. En outre, de 1940 à 1944, il a été président du Parti libéral avec Jane Brigode, après quoi il a été ministre de la Défense de 1944 à 1945.
Reproduction d'un portrait au crayon de Monsieur Demets par l'élève Urbain Werbrouck de la section de Sourds-Muets de l'Institut de Berchem-Saine-Agathe.
Jean de Néeff
1951-1976
Né le 2 mars 1909 et décédé en 1999, il était un gouverneur de province belge. Le chevalier Jean de Néeff a été membre du PSC et gouverneur provincial du Brabant (1951-1976).
Ivan Roggen
1976-1989
Né à Bruxelles, le 25 février 1921 et décédé en juin 1997, il était un gouverneur de province belge. Il est le fils d’un père flamand et d’une mère wallonne. En 1938, il s’inscrit à l’ULB pour étudier l’histoire. Il a également étudié à l’Université de Liège, où il a obtenu son doctorat en droit, et à l’Université de Gand, où il a obtenu son doctorat en droit en 1945. Il s’est ensuite spécialisé dans la justice militaire et a ensuite travaillé à l’étranger pendant un an en tant que conseiller juridique. En 1952, Roggen devint un substitut à l’auditeur général, ce qui signifiait son entrée dans la magistrature. Cela a fait de lui l’un des plus jeunes magistrats de l’époque. Il a également été actif en tant qu’avocat dans les tribunaux militaires. En 1977, Roggen reçoit l’offre de devenir gouverneur du Brabant. Il accepta l’offre et représenta le PRL, bien qu’il n’ait jamais été sur une liste électorale. Il a occupé ce mandat jusqu’en 1989, date à laquelle il a atteint la limite d’âge.
André Degroeve
1989-1994
Né à Saint-Josse, le 1er avril 1931 et décédé à Forest, le 19 mai 2014, il était un homme politique belge du PS et le dernier gouverneur de la province du Brabant (1989-1994). Il a obtenu un doctorat en droit, une maîtrise en sciences politiques et diplomatiques et une maîtrise en droit des assurances à l’ULB. De 1980 à 1986, il a été président du conseil d’administration de son alma mater. Sur le plan professionnel, il a travaillé à la Fédération professionnelle des compagnies d’assurance, à la Société nationale d’investissement et à la Société nationale des chemins de fer locaux. Il a commencé ses activités politiques en 1953, au Secrétariat national des étudiants socialistes. Il devient président de la fédération bruxelloise du PSB et devient en 1965 assistant du ministre Edmond Leburton. En 1964, il est élu conseiller municipal de Forest, où il devient premier échevin en 1971 et maire en 1977, poste qu’il conserve jusqu’en 1988. Il devient membre de la Chambre des représentants de l’arrondissement de Bruxelles en 1971 et siège jusqu’en 1981, puis de 1985 à 1989. De 1981 à 1985, il a été sénateur. À la Chambre des représentants, il devient président de la commission des affaires intérieures et président du groupe PS. En 1980, il devient secrétaire d’État à la Communauté Français dans l’éphémère gouvernement Martens II et, de 1980 à 1981, ministre de la Région bruxelloise dans le gouvernement Martens IV et le gouvernement M. Eyskens. En 1989, il devient le dernier gouverneur de la province du Brabant, qu’il reste jusqu’en 1994. De 1995 à 1998, il a été gouverneur de l’arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale. Il était membre de la loge maçonnique Action et Solidarité au Grand Orient belge.
Membres de la Commission administrative de l'Institut
Professeur-Docteur Henri Coppez
Henri Coppez est né à Bruxelles le 9 septembre 1869 et mort à Etterbeek le 26 août 1946. Son père, le professeur Jean-Baptiste Coppez (1840-1930) fonda la tribune d’ophtalmologie à l’Université de Bruxelles où Henri obtint son doctorat en médecine en 1893. Coppez se spécialise en ophtalmologie à Vienne avec Fuchs, à Utrecht avec Snellen et à Bruxelles avec son père, servant d’assistant de 1894 à 1897.
Il a obtenu le doctorat spécial en 1897 avec une thèse sur l’histoire naturelle et le traitement des conjonctives pseudomembraneux, avec un accent particulier sur la sérothérapie. Coppez entra à l’hôpital Brugmann en 1922, succéda à Gallemaerts en 1925 et fut nommé professeur en 1927.
Lorsqu’il prend sa retraite en 1930, il travaille à l’Institut Coppez qu’il fonde en 1913. Henry Coppez meurt en 1946 alors qu’il prépare un discours sur les activités scientifiques de la Société belge d’ophtalmologie pour la célébration du 50ème anniversaire de cette société qu’il a fondée en 1897.
Coppez a écrit environ 200 articles scientifiques, tous dans le domaine de l’ophtalmologie clinique, y compris la neuro-ophtalmologie (par exemple, l’hystérie, les tabes, le beri-beri, les tumeurs cérébrales, etc.) et plus particulièrement le nystagmus.
Avec Marcel Danis, il décrit pour la première fois la dégénérescence maculaire sénile exsudative en 1922. Il a été membre de l’Académie Française de médecine de Belgique et du Conseil international d’ophtalmologie. C’est grâce à son appui complet qu’une section d’amblyopes a été créée à l’Institut en 1937.
Directeurs et sous-directeurs à l'Institut provincial
Charles Joseph Nestor Charbonnier
01/10/1883 jusque 07/1893
Né à Dinant, le 19 juillet 1832, il est médecin et député permanent du Conseil provincial du Brabant, avant de devenir le premier directeur de l'Institut. Se considérant non compétent en matière d'enseignement aux sourds-muets, ce directeur fera de nombreuses recherches et lectures afin de combler son ignorance. Très actif dès la création de l'établissement, il fera des études afin d'améliorer l'organisation de l'Institut provincial, notamment sur le plan des programmes d'étude. Intéressé sur le plan scientifique par les sourds-muets, il fera, à titre personnel, des recherches sur l'origine de la surdi-mutité - il crée un questionnaire élaboré pour l'admission des élèves -, son évolution, les moyens d'améliorer les restes d'ouïe de certains élèves et l'organisation de l'enseignement en conséquence. C'est sous sa direction que sera également organisé un embryon d'infirmerie. Cette préoccupation pour l'aspect médical se ressent dans l'ensemble des rapports annuels qu'il publiera en tant que directeur. Il démissionne en juillet 1893.
Monsieur Delaps
Il sera le premier sous-directeur. Il est engagé à la création de l'Institut, le 01 octobre 1883 et démissionnera en septembre 1884. Pour le remplacer, Monsieur Van Mechelen dont la candidature était parvenue au gouverneur, est désigné "en présence des renseignements les plus favorables obtenus par Monsieur le Président de la commission administrative". Parmi les différentes personnes qui avaient postulé pour l'emploi, il est le seul qui avait le profil de l'emploi puisqu'ancien économe de l'école Normale de Jumet. A noter qu'avec l'arrivée de Monsieur Van Mechelen, l'ensemble du personnel de service sera renouvelé avec le personnel de l'école Normale de Jumet qui fermait ses portes à l'époque, raison de la candidature du nouveau sous-directeur. Monsieur Van Mechelen donnera à son tour sa démission en 1887. Le poste de sous-directeur est alors supprimé jusque fin 1893.
Victor Charles Joseph Gramme
02/08/1893 au 04/08/1905
Né à Autre-Eglise, le 26 janvier 1834 et décédé le 04 août 1905, il est un ancien directeur de l'école moyenne de Saint-Gilles et membre de la commission administrative depuis 1886. Il devient directeur le 02 août 1893. Très paternel, ce directeur axera son attention sur l'aspect pédagogique et prolongera l'action du premier directeur en accentuant encore l'importance de l'aspect professionnel dans l'enseignement aux sourds-muets. C'est également à son initiative que l'ouverture de la section pour aveugles est envisagée sérieusement. Il participera activement à la réalisation de ce projet.
Emile Xavier Joseph Grégoire
04/10/1905 jusqu'au 01/10/1923
Né à Longchamps, le 31 août 1856 et décédé en 1925, il est l'un des plus anciens professeurs de l'Institut. Engagé alors qu'il enseignait à l'Institut des sourds-muets de Liège, il s'occupera surtout de la classe des plus jeunes. Au départ de Monsieur Brugmans en 1887, il devient instituteur en chef, fonction à laquelle s'ajoute le titre de directeur-suppléant lors de la nomination de Monsieur Gramme. Il sera nommé sous-directeur le 19 avril 1898.
Professeur enthousiaste, il écrira plusieurs ouvrages concernant l'enseignement aux sourds-muets: "Le sourd-muet" en 1882, "Un centenaire" en 1891 et "Sourd, soit notre égal" en 1892. En 1886, il est l'auteur du livre "Institut provincial de sourds-muets du Brabant à Berchem-Sainte-Agathe (sa fondation, son organisation, son avenir)", paru aux Editions Georges Carré. Il a également collaboré à la Revue internationale en 1886, a publié "L'historique de l'enseignement des sourds-muets" dans l'Avenir en 1886, 1887 et 1888, revue à laquelle il participe par ailleurs de 1885 à 1887. En 1887, il fait partie du comité de rédaction du périodique "Le Travail manuel à l'école et à l'atelier". Depuis 1888, il collabore à la revue "L'Education" de Bruxelles dont il devient l'administrateur de 1891 à 1893 et à "La Belgique silencieuse" de 1900 à 1902. Enfin, il collaborera avec des revues étrangères telles que la "Revue internationale de l'enseignement des sourds-muets", la "Revue française de l'éducation des sourds-muets", le "Valentin Haüy" et "Louis Braille" et autres revues pédagogiques ou journaux quotidiens. Il écrira également plusieurs ouvrages en collaboration avec Alfred Géna, un autre professeur de l'Institut: "Lettres et actes usuels mis à la portée des enfants, utiles aux instituteurs et indispensables aux négociants et employés" en 1891 et "Méthode naturelle de lecture, d'écriture et de langue". En mars 1892, il obtient le second prix au concours pédagogique entre tous les typhlophiles, ouvert par l'AVH; le thème était: "l'utilité de réformer le maintien des aveugles dans les écoles". En août 1892, il est responsable du congrès international pour l'amélioration du sort des sourds-muets dont l'importance ce congrès est de s'occuper des questions oublières intéressant les sourds-muets.
A la mort du second directeur en août 1905, il sera d'abord désigné comme directeur intérimaire, puis définitivement, le 04 octobre 1905, et nommé en qualité de directeur le 28 novembre 1906. A son entrée en fonction, Monsieur Grégoire jouit d'un traitement de 6000 francs ainsi que des avantages réglementaires.
Comme le stipule l'article 13 du règlement organique, le directeur est logé avec toute sa famille dans une maison attenante à l'Institut. En fait, malgré le maintien de cette obligation au règlement, seul le premier directeur semble avoir profité de cette habitation. En effet, aucune source n'établit que le second et le troisième directeur aient logé à l'Institut. Monsieur Gramme, successeur de Monsieur Charbonnier, semble avoir gardé son habitation à l'extérieur de l'Institut. Il en va de même pour Monsieur Grégoire qui, en tant que professeur, avait le droit de loger à l'extérieur et a gardé son statut d'externe après sa nomination en tant que directeur. En outre, à l'origine, deux autres ménages habitaient dans l'Institut: la famille Guyot, dont le mari était surveillant et la femme, lingère, et la famille de dix enfants de Monsieur Delaps, sous-directeur qui, lui aussi, a l'obligation d'habiter l'Institut. Très vite, la commission exigera que ces ménages soient totalement isolés du reste de l'Institut afin de prévenir des abus. Il sera finalement décidé en mai 1884 que le sous-directeur et sa famille iront habiter en dehors de l'Institut. De cette manière, les locaux libérés pourront être utilisés à bon escient pour les besoins de l'Institut dont la population ne cessait de croître.
En 1909, Monsieur Grégoire demandera son affiliation à la caisse de prévoyance instituée en faveur des employés provinciaux et de leurs veuves et orphelins, comme les autres membres du personnel, ce qui lui sera accordé. Avec Monsieur Grégoire, l'enseignement professionnel continuera à prendre de l'ampleur. De nouveaux ateliers sont organisés à l'Institut et les métiers "urbains" sont définitivement mis sur pied sous sa houlette. A noter que les premières années, ce directeur continuera à assurer le service de l'enseignement tout en étant chargé de la direction administrative de l'Institut.
Monsieur Grégoire est admis à la retraite le 1er septembre 1921 mais, dans l'intérêt de l'école, il reste en fonctions jusqu'au 1er octobre 1923.
Oswald Martin
04/1924 jusqu’en 1929
Né à Tillet, le 22 janvier 1880 et décédé à Braine-le-Comte, le 29 novembre 1944; diplômé d'instituteur devant le Jury central.
Entré à l'Institut en 1903 comme surveillant-aspirant-professeur et nommé le 1er juillet 1904; professeur chez les sourds à partir du 1er juillet 1912.
Après un stage de 8 ans, au cours duquel il s'initia sur place à l'enseignement spécial des déficients auditifs, il fut mobilisé en 1914 et fait prisonnier lors de la prise de Namur.
Rentré à l'Institut après la guerre, il fut désigné en avril 1924 pour remplacer le directeur Monsieur Grégoire à la tête de l'école.
Il faut avoir assisté à une leçon donnée par Monsieur Martin et avoir enseigné soi-même aux sourds-muets, pour se rendre compte de la foi qui l’animait et de sa connaissance profonde de l’âme du sourd-muet. Il connaissait chacun de ses élèves jusqu’à ses plus infimes particularités. Sa méthode ? Agir et parler, soigner l’articulation et aller de l’avant en se donnant tout entier à sa leçon, à ses élèves. Il aimait le travail dans la joie, il possédait le rare talent de susciter le plaisir, la gaieté, l’intérêt et l’entrain. Il n’avait rien du maître aux allures compassées, à l’attitude rigide, hautaine et distante. Ses élèves lui vouaient et lui montraient une affection parfois touchante. L’un deux s’évanouit lorsqu’il apprit que son professeur passait à la direction.
Lorsqu'il était directeur de l'Institut, il préparait des leçons et se faisait un plaisir de venir les données aux élèves… et un peu aussi, mais sans le dire, au jeune professeur qui lui avait succédé dans la classe. Il a aussi pendant cette période publié une série de brochures comportant des leçons de langage axées sur l'usage du verbe et reliées entre elles par un centre d’intérêt ; il a laissé à l'IPHOV le souvenir d'un professeur qui connaissait et aimait son métier et ses élèves.
En 1929, Monsieur Delaet ayant rencontré un Chilien au cours d'une soirée littéraire et ayant appris par ce dernier qu'il était chargé de recruter officiellement un spécialiste de l'enseignement aux sourds-muets, il invita cette personnalité à visiter l’Institut. Monsieur Martin s'entendit avec lui pour se rendre au Chili; il y partit après avoir donné sa démission au Gouvernement provincial et signa avec le gouvernement chilien un contrat de deux ans pour y diriger les écoles d'"anormaux"; il eut même l'intention d'emmener avec lui Monsieur Stepman, professeur de dessin dont il espérait pouvoir faire un directeur de l'enseignement des arts dans les écoles spéciales du Chili; il s'occupa de Santiago non seulement avec la direction de l'école existante, mais aussi de l'initiation du personnel enseignant à la méthode belge de démutisation dans l'enseignement technique sur la base des cours donnés à la province de Brabant en 1919. A la suite d'une révolution dans ce pays, son contrat ne fut pas renouvelé ; il revint en Belgique où il dirigea pendant quelques années le pensionnat annexé de l'école moyenne de Braine-le-Comte. Il y est décédé.
Auguste Lonnoy
de 1929 jusqu’au 20/07/1947
Monsieur Lonnoy est né à Trois-Vierges, le 5 août 1887. Il a commencé ses études à l’école moyenne de l’Etat à Virton, pour les terminer, à l’école normale de l’Etat, à Couvin. Il entre, en septembre 1905, alors comme surveillant-aspirant-professeur dans cette vieille maison, aux couloirs sombres et tristes, aux locaux mal éclairés qu’est l’Institut provincial de Berchem-Sainte-Agathe. Il suit les cours préparant à l’enseignement aux anormaux dans les écoles spéciales de la Ville de Bruxelles, notamment au Marché-aux-Grains. Il est nommé professeur à l’Institut en 1913. Il enseigne d’abord dans une classe d’enfants retardés, puis dans une classe d’aveugles, et, enfin, dans la section des sourds. En août 1914, il a dû cesser son activité pour participer à la première grande guerre qui le rappelle sous les drapeaux. Il sert dans l’Artillerie et termine la guerre à la 97ème Batterie, après avoir été blessé en octobre 1918, à Nieuw-Oostkerke, près de Roulers. Il rentre à l’Institut décoré de la Croix de Guerre avec Palmes. Il est porteur de huit chevrons de front.
En 1920-21, il a fait une première application de la méthode globale qui connut un vif succès.
En 1929, il est appelé à la direction de l’Institut et il s’acquitte de sa nouvelle tâche avec la maîtrise et la compétence que l’on sait. L’Institut connaît à ce moment une série de transformations et au moment de son départ, la vieille école se trouve complètement modernisée.
Il a beaucoup aimé les enfants et a tout fait pour améliorer leur situation au triple point de vue physique, intellectuel et moral. Il a su conserver l’entente parmi le personnel et avait l’art de commander, tout en laissant à chacun une large part d’initiative. Certes, il a eu à surmonter d’énormes difficultés, notamment pour assurer pendant la guerre le ravitaillement des pensionnaires, le chauffage des locaux, les enfants n’ont pas eu faim et l’école n’a jamais fermé ses portes pour manque de charbon.
Il a aussi jeté les premières bases de la constitution des Amicales, dont il avait pressenti toute l’utilité pour le comportement des anciens dans la vie, mais en vue aussi de coordonner les moyens de leur venir en aide avec l’appui toujours agissant du Protectorat et du plaisir qu’ont les anciens à revenir à l’Institut.
Pour eux tous, jeunes et vieux, il créa le Protectorat, œuvre philanthropique dont l’éloge n’est plus à faire. Et quand, grâce aux fonds recueillis par les gens de cœur qu’il avait réunis autour de lui, il présidait la fête de Saint-Nicolas ou accompagnait les élèves en voyage scolaire à la mer… il était heureux et légitimement fier de l’œuvre réalisée. L’introduction des sports à l’école et la création du service social à l’Institut sont d’autres fleurons qu’il convient d’ajouter à sa couronne.
Sa carrière prend fin le 20 juillet 1947. Tout le personnel de l’Institut est frappé par sa longue présence puisqu’il compte un demi-siècle d’activité au service de la Province. Il avait été atteint par la limite d’âge en 1942 déjà, mais, en raison de la guerre, il avait été sollicité par la Commission administrative de continuer ses fonctions jusqu’après la tourmente.
Il est décédé le 26 février 1952.
Arthur Vangoidsenhoven
Entré en octobre 1929 comme surveillant-aspirant-professeur, nommé directeur le 16/10/1947 et sorti en juin 1970
Après avoir obtenu, avec grande distinction, son diplôme d’instituteur à l’école normale provinciale de Tirlemont, en juin 1929, il est entré à l’Institut au mois d’octobre de la même année en qualité de surveillant-aspirant-professeur. En 1932, il est chargé de la classe de première année, à la section des sourds flamands. En 1936, il passe et réussi brillamment son examen de professeur. Entretemps, il avait d’ailleurs obtenu en outre, au cours provincial du Brabant, le certificat d’aptitudes pour l’enseignement spécial à donner aux enfants anormaux. Il a également remporté un premier prix de diction, ainsi qu’un prix d’art dramatique, à la section flamande du Conservatoire de Bruxelles. Il possède aussi un diplôme d’ambulancier.
Les nombreux cours qu’il a suivis avec tant de succès ne l’ont pas empêché néanmoins de se pencher avec une admirable sollicitude sur les enfants qui lui étaient confiés et d’étudier avec un zèle sans cesse renouvelé les problèmes ardus et si particuliers qui se posent journellement aux professeurs de l’enseignement spécial : il est l’auteur de plusieurs volumes qui concernent l’enseignement aux sourds. En voici les titres :
La pédagogie et la méthodologie de la surdi-mutité
Traité de phonétique et d’orthophonie à l’usage des professeurs de sourds-muets et correction des troubles du langage chez les malentendants.
Pédagogie appliquée (esquisse de programme pour les premières années ; cours pratique détaillé en leçons et cours complet d’articulation).
Il est également l’auteur de deux manuels de calcul (complément à la méthode Schneider) adapté à l’enseignement des sourds-muets ainsi que « La méthode belge de démutisation… vingt ans après » en 1951.
Ses volumes ont été dactylographiés et polycopiés ; ils sont employés dans les petites classes. Il a approfondi aussi avec un soin tout particulier, le problème des troubles de la parole et il a publié tout récemment un opuscule : « Les troubles de la parole : un problème social », qui a obtenu un succès mérité. Il a également écrit de nombreux articles dans la revue du Protectorat, tant en français qu’en néerlandais. Un de ses articles : « L’individualisation de l’enseignement aux sourds-muets » lui valait encore de nombreux témoignages d’encouragement de la part de plusieurs professeurs spéciaux de Belgique et de l’étranger. Notons encore qu’il est quadrilingue (français, néerlandais, anglais et allemand), qu’il est membre de la Sabam et qu’il enseigne la phonétique et l’orthophonie au cours d’enseignement spécial de la province de Brabant.
Roger Lonnoy
Entré à l’Institut comme surveillant-aspirant-professeur le 15/09/1941 et nommé directeur le 01/02/1966
Fils de Monsieur Auguste Lonnoy, il est né à Berchem-Sainte-Agathe le 03 mars 1921. Elevé dans un milieu familial, où l’intérêt porté aux handicapés était constant – son père avait été directeur du même établissement provincial – Monsieur Lonnoy s’intéressa, très jeune, au sort réservé aux déficients sensoriels.
Dès lors, sa voie était tracée. Il conquit le diplôme d’instituteur à l’Ecole normale Charles Buls de la Ville de Bruxelles le 28 juin 1941. Il entra à l’Institut provincial pour Handicapés de l’Ouïe et de la Vue en 1941 et fut nommé professeur à titre définitif le 1er septembre 1947.
C’était l’époque où tout aspirant-professeur commençait sa carrière comme éducateur, afin de mieux vivre la réalité de ces enfants.
Conscient de leur isolement, il développe notamment les activités sportives afin de mettre les adolescents en contact avec le monde extérieur. Il poursuivit parallèlement des études à l’Université libre de Bruxelles et obtint une licence en pédagogie le 26 juillet 1951. Entretemps, il avait obtenu, le 28 février 1948, le certificat d’aptitude à l’enseignement spécial délivré par la Province de Brabant.
La thèse qu’il présenta lors de son examen de nomination au grade de professeur eut un retentissement certain dans le monde silencieux. Il s’agissait du « Sport : son rôle social chez le sourd ».
Titulaire de classe à la section des malentendants, dès 1948, il marqua son enseignement par son souci de l’intégration des handicapés de l’ouïe dans la société, orientant ses cours vers un pragmatisme réaliste.
Lors du dédoublement linguistique, il fut appelé à la direction de l’établissement le 1er février 1966, Monsieur Lonnoy développa l’enseignement secondaire, malgré de sérieux soucis de santé. Il a dû faire face le 19 janvier 1974 à une grave intervention chirurgicale et une seconde le 28 mars 1977.
Le caractère de Monsieur Lonnoy s’affirma dans ses actes de directeur.
Homme entier, il était peiné lorsque, dans son proche milieu professionnel, il était témoin, parfois impuissant, de compromis, résultant de l’abandon de règles morales. La mesquinerie, les flatteuses hypocrisies lui étaient intolérables. Homme de courage, il ne dissimulait pas sa pensée à ses interlocuteurs, ce qui n’était pas toujours apprécié par ceux habitués à de vaines flatteries. Ses interventions révélaient une bonté foncière qui reprenait vite le dessus, dès un conflit aplani.
Son sens de l’accueil et sa jovialité légendaires permettaient des contacts aisés et agréables.
Son bureau était non seulement un lieu privilégié pour les visiteurs, mais sa maison et sa table étaient ouvertes avec une spontanéité et une chaleur qui ne s’est jamais démentie.
Homme sensible, il était à l’écoute des problèmes des élèves comme des anciens et de leurs parents. Il y consacrait de nombreuses heures chaque semaine, à l’instant où il aurait pu jouir de ses moments de loisirs.
Il prenait à cœur les épineuses questions qu’on venait lui soumettre, entreprenant sans se lasser des démarches, écrivant, intervenant, usant du grand crédit qu’on lui accordait dans de nombreux milieux.
Gesticulant parfaitement, il saisissait les nuances de pensée de ses interlocuteurs, qui, faut-il le dire, trouvent de moins en moins l’occasion de se faire comprendre, s’ils n’ont pu accéder à l’oralité. Il fait voir la joie de ses visiteurs si rarement écoutés et de moins en moins compris, accueillis sans complexe aucun, prenant plaisir à raconter, dans les détails, les menus incidents de leur vie, souvent très riche, accomplie dans l’isolement.
Dans le domaine social, qui était son champ d’action privilégié, ses opinions étaient marquées par le coin du bon sens, résultant de sa longue expérience des handicapés de la vue et de l’ouïe.
L’intégration des handicapés de l’ouïe, par la pratique sportive, lui donna l’occasion de développer son talent d’organisateur.
Il créa avec quelques enthousiastes, le Cercle « Les Silencieux » qui porta la renommée de l’Institut de Berchem au-delà de nos frontières. Les prestations d’une sélection de gymnastes d’élite furent jugées supérieures aux équipes d’entendants, grâce à la foi qu’il avait dans la possibilité de ses élèves. Les tournées triomphales reçurent des échos retentissants dans la presse belge et étrangère.
Ses activités de professeur, puis de Directeur, ne l’empêchèrent pas d’accepter la charge bénévole de Secrétaire-interprète de la Royale Fédération sportive des Sourds de Belgique, dès 1949. Après avoir assumé les responsabilités de Secrétaire-général du Comité organisateur en août 1953, il devint le secrétaire-interprète du Comité international des Sports silencieux de 1957 à 1973, date à laquelle son état de santé ne lui permit plus d’accepter trop de travail parascolaire.
Que ce soient des handicapés de la vue ou de l’ouïe, il voulait en faire des hommes comme les autres.
Il écrivit également maints articles pédagogiques ou simplement « humains » dans lesquels il prouvait sa connaissance approfondie de tous les problèmes touchants aux déficients sensoriels.
Au sein de l’Institut, il revalorisa complètement la section secondaire qui, jusqu’à sa nomination de Directeur, fut un peu « le parent pauvre » de l’école.
Mais tout ceci, c’est de l’histoire, une biographie…
Il y a mieux encore : le portait d’un homme infiniment serviable et bon, à qui tous – élèves, parents, professeurs – pouvaient s’adresser avec la certitude d’être compris. Il écoutait avec une égale patience et un intérêt soutenu les réclamations ou les requêtes des élèves, l’exposé des difficultés des parents, les problèmes pédagogiques exposé par ses collègues. Toujours, il a cherché la solution la plus opportune, n’épargnant ni son temps ni sa santé. D’une bienveillance proverbiale, il parvenait à réconcilier l’élève récalcitrant et le professeur irrité ; à réconforter les parents découragés et à ramener à de meilleurs sentiments l’enfant rebelle.
Car toute la vie comme Directeur fut placée sous le signe de la bonté, de l’intérêt humain. Nul ne fit jamais appel en vain à sa médiation. Il avait une manière très personnelle de ramener les problèmes à leurs justes proportions et de ne pas dramatiser. Mais il savait aussi prendre ses responsabilités, imposer sa volonté.
Le temps mis à régler un problème ne lui paraissait jamais du « temps perdu ». Lettres, démarches, entretiens téléphoniques, tout était valable pourvu qu’il arrivât à trouver une solution adéquate. Il le prouva en d’innombrables occasions.
Il nous quitte le 23 avril 1977 au lendemain de la Journée d’information qu’il avait préparée avec soin, écoutant les propositions de chacun, les améliorant, les modifiant parfois, avec le constant souci de « bien faire » qui lui était habituel.
Roger Vandeputte
de 1971 à 1983
Né à Tirlemont, le 28 novembre 1924 et décédé le 16 décembre 1999. Epoux d’Yvette Vangenechten. Entré à l’Institut le 15 mars 1946 et sorti en 1983, surveillant-aspirant professeur et directeur. Après l’école primaire puis l’école Normale Provinciale de Tierlemont, pendant la guerre il s’engagea dans la résistance dans le Front de l’Indépendance du professeur Schoofs. Après la libération, employé temporaire à l’Auditora militaire de Louvain. Il obtint son diplôme d’instituteur en 1945. Entré à l’IPHOV, le 15 mars 1946, comme surveillant-aspirant professeur, titulaire d’une classe primaire de sourds (01/09/1947), il réussit l’examen de professeur dans l’enseignement spécial en 1952 et fut nommé professeur chez les sourds en 1953 ; titulaire d’une classe d’enseignement moyen adapté chez les sourds (1965). Depuis 1963, année de sa création, il fut nommé professeur au cours normal Provincial pour l’enseignement spécial ; il en assumera la direction.
Nommé directeur intérimaire de la section flamande et de l’internat de l’institut le 21 août 1970, il fut confirmé officiellement dans ses fonctions le 01 septembre 1971. Ses qualités lui ont permis en moins d’un an de redonné un aspect et un essor nouveaux à l’institut : travaux d’entretien et d’embellissement, dédoublement de classes trop peuplées et création de nouvelles pour accueillir plus de 20 nouveaux élèves flamands nouvellement inscrits, rhabillage de neuf des réfectoires ; de plus, un esprit nouveau présida aux relations entre le personnel et la direction. En 1983, il partit à la retraite.
Il fut membre du CA du Protectorat pendant de nombreuses années et en devint Secrétaire en remplacement de Monsieur Vercaemer.
Op 28 november 1924 werd Roger Vandeputte geboren te Tienen. Na de Provinciale Normaalschool doorlopen te hebben in Tienen, kon hij aan de slag in het Provinciaal Instituut voor Gehoor-en-Gezichtsgestoorden te Sint-Agatha-Berchem als opvoeder – aspirant – leraar op 15 maart 1946. Hij liep stage tot 1 juli 1946. Een jaar later werd hij benoemd als opvoeder – aspirant – leraar.
Zijn carrière in de klas afdeling gehoordgestoorden begon op 1 januari 1953. De meester herinneren zich nog zijn benoeming als tijdelijk directeur aan ons instituut op 21 augustus 1970.
Op 1 september 1983 ging deze flamboyante persoonlijkheid met pensioen na een lange en succesvolle carrière. Hij was voorzitter van diverse vereningingen en een gekende personaliteit in de Sint-Agatha-Berchem en omgeving.
Een greep doen in de talloze anekdotes die rond zijn persoon leefden is onbegonnen werk. Hij was een groot meester in het omzeilen van allerhande moeilijke situaties. Zijn diplomatie was spreekwoordelijk. Steeds had hij een luisterend oor voor de pedagogische problemen van zijn personeelsleden. Zelfs nu leeft zijn geest nog verder in onze instelling.
Hij overleed op 16 december 1999.
Professeurs, élèves et personnel à l'Institut provincial
Ernest Lepage
Entré à l’Institut en novembre 1907 comme surveillant-aspirant-professeur et sorti en 1941
Né le 10 janvier 1885 et décédé fin avril 1948, il fit ses études à l’école normale de Mons d’où il sortit en août 1906 porteur de son diplôme d’instituteur. Il entra en novembre 1907 à l’Institut de Berchem où, après avoir été surveillant durant de nombreuses années, il devint professeur et enseigna à la section des aveugles d’abord puis à la section des sourds qu’il ne quitta qu’en 1941, date à laquelle il prit une retraite largement méritée.
Il laisse à l’école où il passa le meilleur de sa vie le souvenir d’un professeur au grand cœur qui, jusqu’au dernier jour, aima ses élèves comme s’ils avaient été ses propres enfants.
Il fut un des fondateurs et l’un des membres les plus actifs du Protectorat. Jusqu’à ses derniers jours, il fut un exemple d’activité et de persévérance. La sympathie dont il été entouré, l’amitié que lui portaient ses collègues du Comité d’Administration du Protectorat, il les concrétisait en faveur de l’œuvre qui lui tenait tant à cœur. Organisateur de grand mérite mais homme modeste, il avait accès partout. Rien ne rebutait son désir de servir et d’aider ceux à qui il a consacré son existence.
Charles Stepman
Entré à l’Institut le 01/01/1913 comme professeur de dessin et modelage et sorti le 01/02/1946
Croquis pour un départ
Lorsqu’en 1913, M. Louis Stepman, entré en 1884, quitta l’Institut de Berchem pour entrer dans la vie de pensionné, il put triompher une seconde fois, en se souvenant de son début : son fils, M. Charles Stepman, qui avait brillamment réussi l’examen, lui succédait. Mais ce fut aussi le triomphe de M. Charles Stepman lui-même ; non pas pour apprendre enfin une nomination glorieuse, mais pour trouver un terrain propice aux jeux d’un enthousiasme et d’une ferveur qui suivent la courbe d’audacieuses évolutions et d’adroites révolutions. Car, si M. Stepman prenait la place de son père, c’était certes pour continuer la chaîne d’un professorat fécond, mais non pas pour forger de la même façon les nouveaux chaînons, puisque ces chaînons ne devaient pas traverser la même atmosphère de vie que celle des précédents. Or, M. Stepman n’était pas homme à rester insensible à la poussée d’une nécessité aussi logique et impérieuse. Ainsi, il se mit à la besogne, enlevant la poussière d’une respectable et juste routine ; et, au rythme de la vie moderne, il créa des clartés pures, saines et jeunes.
En effet, quand on entre dans la salle de dessin de notre Institut, c’est par la pureté, la santé et la jeunesse qu’on est accueilli dans l’air et la lumière. Non, ces vertus n’émanent pas uniquement du mobilier neuf et du matériel moderne que M. Stepman a fait installer, mais surtout elles sont la physionomie même des œuvres qu’il a fait faire à ses élèves. Clartés toutes d’esprit et d’âme… Si l’on veut avoir une idée de l’état d’âme actuelle du sourd, qu’on entre dans la classe de dessin, afin de contempler les murs tapissés d’affichettes aux couleurs gaies. Et celui qui sait que le dessin de l’enfant est le reflet le plus juste de son esprit et de sa sensibilité, peut prendre des leçons de psychologie devant ces mêmes murs. Oui, car la leçon de dessin et de peinture décorative de M. Stepman – qu’il serait intéressant de développer un jour – n’a pas seulement consisté en des exercices de plasticité pure ; elle a été une initiation à la forme morale. Et d’autre part, M. Stepman n'a pas seulement été un artiste qui indique la voie idéale du Beau, un professeur qui explique les secrets des formes puis le rapport des formes et des idées : il a aussi été l’homme qui montre la vie à travers le Beau ; il a été l’ami qui fait sentir l’équilibre des âmes à travers la signification logique des formes et des couleurs. Et ses élèves, sans en avoir la claire notion, sentaient bien cette amitié qui s’épanchait dans le travail et la discipline. On comprend que ce soit avec tristesse qu’ils l’ont vu s’en aller.
Jacques Dormont
Henri Tock
Entré à l’Institut … et sorti vers 1930, section musique
Né le 06 août 1905 et décédé le 22 mars 1993.
Henri est un des membres fondateurs de l'Amicale de 1930.
En 1936, il réussit les examens avec grande distinction devant le Jury musical de Belgique.
En janvier 1939, il remporte le concours de piano au Palais des Beaux-Arts.
En 1950, il succède à Jean Gauthy (décédé) comme Président de l’Amicale et le 08 avril 1951, il devient délégué auprès du Protectorat.
Pianiste virtuose, 1er prix du Conservatoire de Bruxelles et prix de la Reine. Nombreux récitals et concerts en Belgique et à l'étranger (INR, PBA, Paris...).
Marcel Ghisbain
Entré à l’Institut en … et sorti en juillet 1935, section musique
Connu sous l’amical sobriquet du « Borain », Marcel naquit le 28 juillet 1907 et est décédé le 05 novembre 1995.
Véritable figure emblématique et l’un des piliers de l’Amicale (dont il a fait partie du Comité en 1946), nous aimions ce vieux Monsieur au franc parler et à l’âme sensible qui anima, aussi longtemps que le lui permit sa santé, les assemblées générales de son rire communicatif et de ses propos toujours empreints de cordialité et de sympathie pour tous.
Il a fait partie de l'Orchestre du Protectorat composé d’élèves et anciens élèves aveugles dirigé par Monsieur Flasschoen.
Jean Van Eeckhout
Entré à l’Institut dès son jeune âge et sorti en juillet 1935, section vannerie et musique
Né à Dilbeek le 29 mai 1911 et décédé à Verviers le 18 juillet 2000, Jean perdit précocement la vue suite à une rougeole mal soignée. Afin de lui donner un maximum de chances dans la vie, ses parents le confièrent très tôt à l’Institut de Berchem, qui devint d’emblée sa seconde famille. Grâce à des maîtres dévoués et compétents, il y reçut une bonne formation générale musicale et manuelle.
Orphelin de père à 18 ans, il ne tarda pas à se prendre en charge en exerçant les métiers d’accordeur de pianos et de canneur de chaises et fauteuils. La pratique musicale acquise au cours de sa scolarité lui permit de faire partie, en qualité de saxophoniste alto, de l’ensemble « Light and Dark » animé, entre autres, par le regretté Charles D’Haens.
Au terme de sa vie, Jean évoquait encore avec une douce nostalgie cette époque glorieuse où les anciens se réunissaient régulièrement pour faire de la musique pour le plaisir ou pour des bals.
C’est pendant la guerre qu’il fit connaissance d’Alice Teugels, une charmante jeune fille qu’il épousa à Anderlecht en 1946 et qui fut son alter ego tout au long d’une merveilleuse vie de partage et de complicité. Il termina sa carrière comme professeur de braille à domicile pour le compte de la Ligue Braille ; sillonnant le pays du nord au sud, et par tous les temps avec « son » infatigable Alice, il sut faire apprécier ses qualités de pédagogue patient et sagace.
Jean fut également un personnage marquant du Comité de l’Amicale, au sein duquel il siégea longtemps. Pondéré et réfléchi, ce fut aussi un gai luron qui savait croquer dans la vie à belles dents. Sensible, tolérant et attentif, il suscitait la sympathie et savait remonter le moral de ceux qui se plaignaient.
Joseph Delatter
Entré à l’Institut en … et sorti en juillet 1935, section musique
Né le 02 août 1912 et décédé à Ostende le 01 novembre 1995 après une pénible maladie.
Joseph reçut une solide formation musicale qui lui permit d’enseigner le violon à l’Institut de Ghlin pendant de longues années et d’accomplir une carrière de chambriste, notamment au sein du quatuor à cordes de la Ligue Braille.
Adhérent de l’Amicale dès les années 40, il collabora aux travaux du Comité durant de longues années où il fut Président de 1946 à 1948 et membres jusqu’en 1993.
En juin 1936, il reçut le 1er prix de violon du Conservatoire de Bruxelles, le prix de mérite de l'ASBL l'Aveugle, commission royale de patronage et a été admis à se produire à l'INR.
Jacques Dormont
Entré à l’Institut en 1921 et sorti en 1978, section dessin et puis professeur de dessin et d’art graphique
Jacques Dormont est décédé le 13 octobre 2005 à l’âge de 91 ans. Il était connu comme ancien professeur de dessin et d’art graphique à l’Institut pour sourds de Berchem-Ste-Agathe (actuellement Alexandre Herlin) de 1946 jusqu’à sa retraite 32 ans après. De nombreux élèves ont choisi l’option artistique pour pouvoir l’avoir comme professeur car il ne se contentait pas d’enseigner seulement le dessin mais expliquait en langue des signes ce que tous ces enfants avaient envie de connaître lors des recréations ou classes de devoirs.
Mais pas seulement car il était également connu comme artiste peintre, poète et écrivain et faisait partie des cercles d’art, Eugène Simonis à Koekelberg et Jecta à Jette (René Magritte y était membre). Il a exposé de nombreuses fois dans des galeries de grande renommée à telle que Racine, Cheval de Verre, … participé aux triennales de Namur et de Tournai, aux quatriennales de Gand, aux Salons de la province de Brabant. Quelques-unes de ses œuvres ont été acquises par l’Etat, les provinces du Hainaut et du Brabant, ainsi que par les Communes de Dour et de Koekelberg. Son nom figure parmi les 50 artistes de Belgique dans le livre, « L’art pour tous » par Jacques Collard. De ses nombreux écrits, il faut mentionner « Joël », préfacé par Franz Hellens et « Un langage simple et savoureux » édité par le CFLS.
Né à Dour le 5 février 1914, Jacques Dormont est devenu sourd suite à la fièvre due à la grippe espagnole qui a sévi en Europe en 1918. Il a fait sa primaire à l’Institut pour sourds de Berchem-Ste-Agathe (son nom en signe : 105) et à l’âge de 15 ans, est entré à l’Académie des Beaux-Arts de Mons où il a suivi les cours de dessin et de peinture avec Louis Buisseret, le cours de peinture murale avec Léon Navez et la gravure avec M. Duriau. Par la suite, il est entré à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles où il a rencontré M. Charles Stepman qui enseignait alors à l’Institut de Berchem-Ste-Agathe et c’est ainsi qu’il lui a succédé comme professeur.
Marié avec Simone, fille de parents sourds, M. et Mme Dammans, il a eu trois enfants, deux garçons et une fille, Gilles, Michel et Françoise.
Une vie aussi remplie dans sa vie privée, professionnelle et artistique n’a jamais empêché Jacques Dormont de retrouver ses amis de la communauté des sourds. Il a fondé le Cercle Volonté, un cercle culturel et de loisirs qui fut très actif durant la 2ème guerre mondiale. Il fut Vice-Président de la Maison des Sourds de Bruxelles de 1941 à 1942, Secrétaire Général de 1942 à 1943 et Président de 1943 à 1948. A la demande de Michel François, alors président de la Confédération Belge des Sourds, Jacques Dormont a fondé, avec Paul Cortvriend, « Arts et Culture » qui perdure encore aujourd’hui et ainsi, il a permis à des artistes sourds belges d’exposer leurs œuvres lors du Congrès Mondial des Sourds à Varna et en a organisé à Bruxelles lors d’un congrès ainsi que lors des Jeux Internationaux Silencieux (JO) en 1953. Il a soutenu la création du Groupe Horizon, regroupant des passionnés de théâtre et de mime et a présenté une pantomime GOYA au Théâtre National en intermède du spectacle « le 7ème jour ».
Enfin, Jacques Dormont fut parmi les membres fondateurs du Centre Francophone de la Langue des Signes (CFLS) et a participé, durant de longues années, aux travaux de recherche pour l’unification et l’enrichissement de la langue des signes.
« Le 7ème jour, Dieu créa les autres » est l’équivalant en Belgique des « Enfants du Silence » qui s’est joué au théâtre par de véritables comédiennes professionnelles sourdes, en France (avec Chantal Liennel) et aux Etats-Unis (avec Phyllis Frelich) en 1982. Mais dans notre pays, il n’y a pas de comédiens sourds professionnels, le metteur en scène, Jo Dua a donc fait appel à Jacques Dormont pour enseigner la langue des signes aux comédiens, Lesly Bunton de la Cie Yvan Baudouin et Raymond Avenière. Cela lui a demandé de longs mois de préparation et de nombreuses répétitions mais il a adoré ce travail. Il a également collaboré avec le réalisateur Henri Storck pour un court métrage de 15’ en 35mm intitulé « Les Gestes du Silence » en 1960.
source : Martine Fraiture : Jacques DORMONT, une grande personnalité, nous a quitté.
Léon Parotte
Entré à l'Institut le 1er décembre 1922 et sorti en 1946
Né Léon Athanase Joseph le 09 mai 1903 à Jalhay et décédé le 11 novembre 1953 à Jalhay. Après des études à l’Ecole Normale de l’Etat à Verviers, il entre à l’Institut le 1er décembre 1922. Il ne lui a pas fallu bien longtemps pour s’imprégner des principes généraux de l’enseignement spécial. Sous l’impulsion des « anciens », MM Landrain, Bock, Contor et Martin – de ce dernier spécialement, il avait gardé un souvenir ému – il ne tarda pas à devenir un professeur de tout premier plan. Il réussit son examen d’enseignant pour les handicapés en 1929. Titulaire de la classe supérieure pendant près de 20 ans, il a formé des dizaines d’élèves au savoir étendu. Pendant le même temps, il a marqué de son empreinte une génération de nouveaux professeurs. C’est par centaines aussi que, durant la même période, défilèrent dans sa classe visiteurs belges et étrangers, emportant une impression inoubliable du maître qu’ils avaient admiré dans l’exercice de son sacerdoce – le mot, trop souvent galvaudé, acquiert ici toute sa majestueuse signification – et de l’homme au cœur sensible qu’ils avaient deviné sans peine sous le pédagogue.
Est-il nécessaire de souligner que sa tâche ne finissait pas à la sortie de sa classe ?
Il fut conférencier. Par sa parole simple, directe, mais convaincante, il fit connaître les qualités de ses élèves sourds dans les milieux les plus divers. L’enseignement obligatoire pour les enfants privés du sens de l’ouïe n’eut pas de plus ardent défenseur que lui.
Il les défendit également par la plume. Il publia notamment dans la revue "Le sourds et l'aveugle", dont il fut l'administrateur-gérant de 1936 jusqu’en 1946, des articles qui firent autorité et auxquels, aujourd’hui encore, nous ne retournons jamais sans être frappés d’admiration, tant les qualités pédagogiques du maître se dégagent avec netteté de chacune des lignes qu’il a écrites. La rubrique : "Pas à pas en enseignant" était, à cet égard, un modèle du genre.
Il mit aussi ses connaissances et son cœur au service de l'association des durs d'oreilles de Belgique. Les membres de cette société pouvaient-ils le laisser indifférent alors qu’ils étaient des malentendants ? Les leçons de lecture labiale qu’il leur donna, pendant près de dix ans, ont laissé un souvenir tenace.
Il était aussi un syndicaliste sincère et il défendit les intérêts professionnels de ses collègues avec l’enthousiasme qui était à la base de chacune de ses entreprises.
Mais sa santé fut durement ébranlée pendant l'occupation allemande. Admis à la retraite en 1946 pour raisons de santé. Il trouva alors un dérivatif salutaire dans les activités politiques qu'il exerça dans son village natal où il s'était retiré avec les siens. Il était conseiller communal socialiste de la commune de Jalhay.
Jean Delaet
Entré à l'Institut avant 1923 et sorti en juillet 1959
Né à Forest en 1904 et décédé à Furnes, le 10/03/1982.
Après des études d'instituteur à l'École normale de Tirlemont avec une orientation vers l'enseignement spécial. Il fut, en raison de sa compétence en cette matière, envoyé en Espagne à la veille de la guerre civile, pour y étudier la création à Barcelone d’une école pour aveugles et sourds-muets.
Il est entré à l'Institut provincial de Berchem-Sainte-Agathe en qualité d'éducateur pour enfants déficients auditifs et visuels peu après la Première Guerre mondiale.
Il est un des derniers de la pléiade de ceux qui entrèrent à l’Institut peu après la fin de la grande tourmente.
Il contribua par son enthousiasme et ses qualités humaines au développement et à l'application, au cours des années 1927-29, de la méthode belge de démutisation élaborée par Alexandre Herlin. Par la suite, il exporta la renommée de l’Institut : promoteur de la méthode belge de démutisation à Barcelone durant le séjour d'une année fait en 1934 à la demande du gouvernement espagnol.
Il crée la section aéronautique à l'occasion du 110ème baptême de l’air ; cette activité est présidée par Jean Delaet et organisée par Léon Parotte, Alfons Struys et Raymond Saussus; elle s'adressait essentiellement aux sourds-muets.
Lors de l’AG des anciens élèves aveugles en 1936, le Protectorat offre à 32 aveugles un cadeau inoubliable : après le repas, en tram spécial, réservé par Monsieur Dewandel, ils sont conduits au champ d'aviation d'Evere pour recevoir le baptême de l'air, activité préparée et accompagnée par Jean Delaet; ainsi, par groupes de huit, ils s'envolent en trimoteur Fokker.
Ses débuts littéraires remontent à 1930 avec « En dehors de la ronde » préfacé par Florent Raes, aux éditions l’Envolée. Son roman « Brin d’azur », publié en 1932, aux Editions de Belgique, rend compte de son expérience d’observateur d’aviation, acquise à la faveur du service militaire. En 1934, il publie « Avant la parade » aux Editions L’avant-poste. Son activité littéraire et son talent de narrateur, ont apporté aux lettres belges d’expression française des œuvres de valeur. De nombreux articles de journaux et de revues poétiques mais aussi des romans pour la jeunesse lui ont acquis une place en vue de la littérature belge d’aujourd’hui. Mais il se tourna vite vers les enfants à l’intention desquels il publia en 1936 « Les Aventures extraordinaires de Billy Dum », un personnage fictif, sorte de bon génie, concrétisant l’imagination de deux enfants, René et Clairette. Débarrassé du joug du pesant raisonnement, ayant secoué la rigueur de la sévère logique, l’auteur s’en donne à cœur joie. Un livre qui a plu aux petits et… à beaucoup de grands, à ceux qui jouissaient du privilège d’avoir su préserver leur « Folle du logis » des atteintes de la froide Raison. Un livre agréablement illustré par le peintre Pierre-Louis Flouquet et imprimé au Journal des Poètes. Il publie en 1938 (réédité en 1951 aux éditions Labor), la seconde partie de cet ouvrage, sous le nom de "Monoo l'insaisissable". En 1954, il publie la suite des Aventures extraordinaires de Billy Dum sous le nom de Johnny Goudron, aux éditions La Maison du Poète. Il a également publié, en 1968 « Le petit herboriste » (nouvelles), imprimé chez André De Rache, son dernier livre. La guerre étant survenue, il se fit connaître en publiant « Escadrilles au combat » en 1942, aux éditions Les écrits, consacré au récit des événements de mai 1940, qu’il avait vécus à l’aviation militaire, cet ouvrage dénonçait les carences et l’impréparation de notre armée de l’air. Ce livre suscita maintes réactions et fut suivi par « Dernières escadrilles 40 » en 1946 aux éditions Les Lettres latines et « La légende des ailes » en 1949 aux éditions La Maison du Poète. Romancier, il a encore publié « La Pourpre des innocents » chez Durendal et « Le Rôdeur des brumes ». Il a aussi dirigé les Cahiers du Journal des Poètes, paru le 04 avril 1931 dans une presse bruxelloise et fréquenté la revue L’Avant-Poste, revue française de littérature et de critique datant de 1933 et paraissant huit fois par an. Il était l’ami du poète René Verboom (1891-1955), qu’il s’employa à faire mieux connaître et entretint, sa vie durant, une longue correspondance avec le poète Paul Dewalhens (1902-1991).
Il fut mobilisé en 1939. Toujours à l'avant-plan du progrès et de l'action audacieuse, il parcourut durant cette année son service militaire et pendant les nombreux rappels à l'armée tous les grades de l'aéronautique militaire pour assumer durant la guerre de 1940 de nombreuses missions comme capitaine aviateur au-dessus des lignes ennemies.
Lorsque durant la période de 1945-50 la section des amblyopes (malvoyants) s'est considérablement développée, il a été affecté à la formation des plus jeunes de cette section ; là encore il fit œuvre de pionnier, toujours prêt à tenter une expérience nouvelle, toujours empreint d'un amour très vif pour ses élèves.
Il a pris sa retraite en juillet 1959 après plus de 36 ans de carrière vouée à une tâche noble en toutes : le bien-être, l’instruction et l’éducation des enfant de l’Institut.
Maurice Decroës
Entré à l’Institut vers 1930 et sorti en 1938, section musique
Né à Quiévrain le 09 mars 1921 et décédé à Coxyde en 1999, le jour même de son anniversaire.
Il reçut une bonne formation musicale à l’Institut, fut membre de l’orchestre Light and Dark des musiciens de l’Institut et de celui du Protectorat. En juillet 1937, il a réussi avec distinction l’examen de piano du Jury international.
Il exerça son art, notamment comme pianiste, tant en soliste que dans des ensembles de musique légère. Mais il fut aussi un fonctionnaire zélé, précis et très apprécié à l’Office des Pensions où sa tâche consistait principalement à renseigner les visiteurs sur tous les problèmes en matière de pensions.
En octobre 1937, avec Edmond Logelin, il accompagne le Directeur Lonnoy et 3 membres du CA au siège du Journal Le Soir afin de remercier celui-ci et de lui exprimer leur reconnaissance à l’occasion des voyages scolaires.
Lors de l’AG des Anciens, le 11 septembre 1938, il reçut le Prix Andrée Meyer. Et en 1939, il fit partie des élèves choisis pour faire partie de l’équipe de la première expérience professionnelle pour aveugles.
En 1947, il fit partie du Comité de l’Amicale.
Mais c’est surtout de ses merveilleuses qualités humaines que nous garderons le souvenir : ami fidèle, chef de famille attentif, disponible et toujours à l’écoute de ceux qu’il aimait, c’était un homme dont les épreuves et la maladie n’avaient nullement entamé la joie de profiter du jour présent. Sensible, tolérant et réfléchi, il était d’un commerce agréable qui suscitait l’immédiate sympathie.
En sa mémoire, grâce au don d’une collecte lors d’une fête de mariage dans sa famille qui rapporta la somme de 10000 F offerte à l’Amicale qui la consacra à la création d’un Prix Maurice Decroës en 2002 pour récompenser un élève méritant et sortant francophone et néerlandophone.
Nous vous en rappelons le palmarès :
(Les lettres H et K signifient respectivement que les bénéficiaires appartiennent aux instituts Alexandre-Herlin et Kasterlinden)
- 2002 : Olivier MAHAU (H) – Sandrine DEMOL (K)
- 2003 : Fabrice MÉDICO (H) – Zivaruben MANICKEN (K)
- 2004 : Hassna KHAOUECH (H) – Krzysztof DE BAKKER (K)
- 2005 : Cédric CAYTAN (H) – Bent VAN DE SOMPELE (K)
- 2006 : Stéphane WITPAS (H) – Nils VAN ESPEN (K)
Pierre Goeyens
Entré à l’Institut en 1931, élève de 1931 à 1941 et professeur de piano de 1946 à la fin des années 1970
Né à Schaerbeek le 22 septembre 1925, Pierre Goeyens, malvoyant dès son jeune âge.
Atteint de déficience visuelle précoce, il ne put fréquenter l’école communale et fut admis à l’Institut en 1931 pour y entamer ses études primaires (classe de Mr Darimont), d’abord au moyen de l’écriture braille (système qu’il pratiqua longtemps et connaissait parfaitement), puis l’écriture ordinaire lorsque fut créée en 1937 la classe pour amblyopes (ou malvoyants) de Mr Lenaerts; outre les cours de l’enseignement général et l’acquisition d’une vaste et solide culture, il suivit ceux de l’enseignement musical (Mr Flasschoen)(solfège, piano) et quitta l’école en 1941 afin de poursuivre en cours privés sa formation de pianiste avec son professeur Marcel Maes jusqu’en 1943, année où il entra dans sa classe du Conservatoire de Bruxelles pour y obtenir son premier prix de piano en 1945, puis d’excellence en 1947. En 1946, il fut nommé professeur de piano dans la section musicale de l’Institut provincial du Brabant de Berchem-Sainte-Agathe, en même temps que ses anciens condisciples déficients visuels Albert Kaisin (solfège) et Louis Eyndels (accordage), où il accomplit brillamment une carrière complète – durant laquelle il forma d’excellents élèves pianistes - jusqu’à sa retraite à la fin des années 1970 qui coïncida avec la fermeture de la section musicale de l’Institut. Parallèlement, il enseigna aussi le piano, soit à titre officiel ou intérimaire dans des académies de musique bruxelloises (notamment celles d’Uccle et de Molenbeek). Une expérience difficile (gros et enrichissant travail de préparation) et passionnante dont il resta particulièrement fier fut, en 1949, son projet de participation (impossible du fait de son incapacité de lecture à vue) aux épreuves éliminatoires du concours international de piano Marguerite Long de Paris, à peu près comme le Reine Élisabeth belge. Sans entreprendre de carrière de virtuose, il donna des récitals ou petits concerts en privé ou dans de petites salles, comme au PBA (26/02/1952) ou à l'Atelier.
Le pianiste Pierre Goeyens
Au Studio Maebe, Pierre Goeyens, professeur à l’Institut, a donné un récital qui a été très hautement appécié par la critique, unanime pour reconnaître la personnalité du jeune et brillant pianiste.
Le jeune pianiste Pierre Goeyens est encore au début de sa carrière, à ce moment où le public – et le critique – analyse les interprétations et mesure – si l’on peut faire – la technique.
Et Monsieur Goeyens résiste à ces examens ; ses interprétations sont intelligentes et bien conduites, sa technique est claire et brillante, en mesure de répondre – c’est un critère – aux exigences d’une œuvre comme « Gaspard de la Nuit » de Ravel.
Mais, dès maintenant, Pierre Goeyens nous apporte plus : le don précieux d’une personnalité sympathique dont la marque principale est peut-être la sincérité et la modestie de celui qui mesure l’ampleur de sa tâche. C’est dans ses qualités-là que Monsieur Goeyens a puisé la capacité de donner avec une émotion si vraie les « Scènes d’Enfants » de Schumann qui ne sont pas des pièces puériles malgré leur titre et dont les jeunes comprennent rarement la profondeur.
À son programme, Monsieur Goeyens avait encore la « Fantaisie chromatique » et « Fugue » de Jean-Sébastien Bach, une sonate de mozart et un impromptu de Fauré, et il a joué tout cela avec cette même pureté de style, cette même pudeur de sentiment qui font de lui un artiste original. Monsieur Goeyens a compris qu’il ne fallait pas parler haut pour se faire entendre et il montre par là une assez rare maturité d’esprit.
Le succès de Monsieur Goeyens a été chaleureux ; en bis il a donné deux sonates de Scarlatti et un prélude de Bach.
Article écrit par Pierre Moulaert, DH du 24/11/1951
Notons en outre que Monsieur Goeyens a prêté avec le même bonheur son concours aux « Concerts de musique contemporaine » organisés au Studio « A la Sirène », rue d’Argent à Bruxelles, en novembre et décembre 1951.
Le pianiste Pierre Goeyens peint par Jacques Dormont
Raymond Saussus
Entré à l’Institut le 21/09/1932 et sorti le 31/12/1976
Né à Saint-Mard le 14 octobre 1911, Raymond est le fils et neveu des deux derniers vanniers de la localité et des bords de la Vire.
Nommé professeur en juillet 1939, la direction d'une classe lui a été attribuée en septembre 1941. Il y a eu l'occasion de mettre en pratique ses théories linguistiques qui ont toujours fait l'objet de son attention particulière.
Dès 1948, il s'est vu confier la tâche de rédiger un cours de langue à l'usage des élèves sourds.
En 1959, enfin, il a été promu à la fonction de conseiller pédagogique.
Parmi ses nombreuses activités diverses, épinglons encore la rédaction d'un cours de lecture labiale et de rééducation auditive et, la réalisation de l'émission hebdomadaire "Ulysse" sur les écrans de la RTB.
Avec une carrière de 44 ans d'enseignant et de Conseillé pédagogique à l’IPHOV, il a enseigné pendant 30 ans la lecture sur les lèvres à des centaines de malentendants sous les auspices de l’Association des durs d’oreille de Belgique, devenue par la suite la Ligue belge contre la surdité.
Le 20 octobre 1985, à l’occasion de la cessation de ses activités pour raison de santé en tant que professeur de labiolecture, les membres du Comité de la Ligue ainsi qu’un nombre impressionnant de ses anciens élèves ont tenu à lui rendre hommage. Il est devenu une figure bien connue des téléspectateurs, surtout des sourds et malentendants grâce aux émissions du dimanche matin de la RTBF et à ses traductions en langue des signes du journal télévisé.
Comme littérateur, on retrouve peu de ses textes en dialecte gaumais. Il nous quitte en 1987.
Louis Eyndels
Entré à l’Institut en 1933 et sorti vers 1940, section musique et professeur d’accordage de 1944 à 1979 (nommé en 1946)
Bruxellois de souche, Louis naquit le 09 novembre 1920 à Koekelberg et est décédé à Jette le 12 avril 2002. Quoique déjà malvoyant, il suivit l’enseignement primaire dans une école communale. Entré à l’Institut en 1933, il perdit complètement la vue à 15 ans et y apprit la musique et le métier d’accordeur de pianos, où il allait particulièrement se distinguer.
Dès sa sortie de l’Institut, il montra de suite son tempérament de fonceur, entamant dès le début de la guerre sa carrière en tant qu’indépendant dans le domaine de l’accordage, mais aussi de la musique (professeur de piano, il eut jusqu’à 32 élèves, pianiste d’orchestre, notamment à l’INR, mais aussi à l’ensemble « Light and Dark » et l’orchestre de Ghlin).
À l’Institut, où il enseigna l’accordage de 1944 à 1979, il accomplit sa tâche avec enthousiasme malgré des conditions de travail souvent difficiles ; il eut cependant le bonheur de former quelques condisciples dont il put être fier. Il aimait aussi beaucoup voyager et participa volontiers à la vie associative ; ainsi, ce fut une joie pour nous, ses anciens élèves, de le compter pendant de nombreuses années parmi les membres du Club sportif HA VI 2.
Généreux de son temps et de ses efforts, il fut fort déçu du peu de manque de considération de la Direction de la Ligue Braille pendant les deux dernières décennies firent de quelques vingt années qu’il consacra bénévolement à accorder ou à remettre en état des pianos pour cette institution.
Joseph Demoulin
Entré à l’Institut comme professeur d’accordéon en 1934 et sorti en 1967.
Né à Saint-Gilles le 04 janvier 1909, il souffre des yeux dès sa tendre enfance et devient aveugle à 17 ans.
Conscient de ne pouvoir compter que sur ses propres efforts, il se met à apprendre le braille, puis la musique et l'accordéon. Au prix d'un travail opiniâtre, cet autodidacte réussit à s'imposer dans les milieux professionnels. Il composa alors des œuvres non seulement pour l'accordéon, mais aussi pour d'autres instruments et fit des transcriptions et des arrangements divers. Il compte plus de 600 compositions à son répertoire et est affilié à la SABAM depuis le milieu des années 30.
Dès 1934, il enseigne l’accordéon à l'Institut provincial pour aveugles et amblyopes de Berchem. En 1937, il obtient le prix du Roi et, l'année suivante, le prix de la Ville de Bruxelles. Voilà de la sorte ses qualités musicales reconnues et récompensées.
Au cours de sa carrière professorale longue de 33 années, il est parvenu à insuffler à ses nombreux élèves le désir de surmonter leur handicap sensoriel et à en faire des instrumentistes accomplis (tels que Willy Lambaerts, Jos Wirken, Willy Van Mol, Marcel Lahaut, André Blockx,…). Il nous quitte le 21 octobre 1989.
Frans (François Hubert) Leynen
Entré à l’Institut comme surveillant-aspirant-professeur le 21/09/1936 et sorti en 1964
Né à Saint-Trond le 31 décembre 1909. Le 21 septembre 1936, il entre comme surveillant-aspirant-professeur. Il réussit l’examen d'aptitude à l'enseignement aux aveugles et amblyopes et est nommé titulaire de la classe primaire des jeunes aveugles après la guerre – où il se consacra avec dévouement et ténacité à leur enseignement primaire et préparatoire au secondaire. Retraité en 1964 après 25 ans de service. Il nous quitte le 25 août 1990, à l’âge de 81 ans.
Nicolas Borremans
Entré à l’Institut comme professeur de violon en 1938 et sorti en 1973
Supprimé à la fin des années 70, la section musicale de l’Institut a disparu une seconde fois avec la disparition le 19 janvier 1994 de Monsieur Borremans, qui en fut à la fois l’âme et la figure emblématiques.
Les générations successives d’élèves qui ont fréquenté la salle de musique se souviennent avec émotion et reconnaissance des belles heures durant lesquelles cet homme sensible et cultivé leur fit découvrir, lors d’auditions collectives ou au concert, les grands maîtres classiques ou romantiques qu’il admirait particulièrement.
Les gamins que nous étions oubliait alors toute turbulence pour écouter avec une joie ineffable ces œuvres que nous retrouvons toujours avec ravissement.
Il est vrai que notre initiateur savait mieux que quiconque transmettre avec bonhommie et simplicité son amour du beau.
Monsieur Borremans était aussi un homme épris de justice et d’équité.
Nombreux parmi nous sont ceux qui, occasionnellement ont fait appel à ses conseils éclairés, eu recours à sa bienveillante médiation en certaine circonstance délicate ou même bénéficié de son paternel réconfort.
Si ses qualités humaines occupent la meilleure place dans notre mémoire, le talent du pédagogue, qui se consacra à son enseignement avec dévouement et succès, est indéniable.
Si l’essentiel de sa vie a été vouée à l’enseignement, elle le fut aussi à l’exécution et à la diffusion de la musique.
Né à Bruxelles le 27 avril 1911, il se tourna très tôt vers la carrière musicale. Après de bonnes études au Conservatoire de Bruxelles, où il remporta plusieurs premiers prix (violon en 1932, concours supérieur de musique de chambre en 1934), le jeune pédagogue du violon se fit apprécier dans plusieurs académies (dont celle de Molenbeek, où il entra comme professeur en 1933 et qu’il dirigea de 1947 à 1977) et comme chargé du cours de Monsieur Dubois au Conservatoire de Bruxelles (1945-1948). De plus, il se distingua comme instrumentiste d’orchestre et de chambre et même comme chef d’orchestre (les concerts de distributions de prix à Molenbeek restent pour nous des souvenirs mémorables).
Entré à l’Institut en 1938 pour y enseigner le violon, il cumula bientôt ce cours avec ceux d’harmonie, d’histoire de la musique et d’analyse musicale et fut nommé, en 1941, chef de la section musicale ; ami de la belle ouvrage, il eut la joie de compter parmi ses élèves de l’Institut quelques personnalités qui ont particulièrement témoigné de la qualité de son enseignement (notons parmi les plus remarquables le regretté Raymond Tanghe, demi-finaliste au concours Reine-Elisabeth, professeur à l’académie de Molenbeek et violoniste dans l’orchestre de la Monnaie, William Hekkers, professeur au Conservatoire de Liège et surtout producteur d’émissions de musiques sacrées à la RTBF, Claude Langue, violoniste doué qui se spécialisa dans le chant, Irsjad, également élève de Maurice Raskin et brillant premier au Conservatoire de Bruxelles).
Il faut avoir fréquenté l’Institut pendant de longues années pour mesurer avec justesse combien la tâche des professeurs de musique y fut ingrate et malaisée dans un contexte peut favorable sinon parfois hostile.
C’est en 1973 que Monsieur Borremans a pris sa retraite, mais il n’a jamais oublié ses anciens élèves, qu’ils aient été brillants ou médiocres et leur a toujours porté une affection attentive et aimait évoquer avec eux, notamment lors des Assemblées annuelles de l’Amicale tant de souvenirs communs que la suppression des « barrières pédagogiques » pouvait drôle et caustique.
Pour tout ce qu’il nous a apporté, nous lui gardons toute notre gratitude et notre vive reconnaissance. Merci Monsieur Borremans nous ne vous oublierons pas.
Jacques Masson
Entré à l’Institut juste après la guerre de 1940 et sorti en janvier 1956, professeur puis directeur honoraire de l’enseignement spécialisé
C’est avec émotion que nous avons appris la nouvelle de la disparition, le 24 septembre dernier, de Jacques Masson, qui fut un directeur général très compétent et apprécié de l’enseignement spécialisé de la Province de Brabant. Mais, ici, c’est le souvenir du pionnier et du pédagogue remarquable qu’il fut que j’aimerais évoquer en un modeste hommage sincère et chaleureux.
Né le 09 juin 1920, diplômé de l’Ecole Normale Charles Buls de Bruxelles, Jacques Masson s’est toujours intéressé à l’enfance et à la jeunesse, non seulement sur le plan scolaire, mais aussi concernant sa formation psychologique et son bien-être matériel. Dans le domaine de l’éducation de la jeunesse, son activité fut éclectique et diversifiée : d’une part, il contribua à la formation de la troupe des comédiens normaliens et de l’autre, les circonstances de la guerre lui permirent de prouver ses talents d’organisateur à l’inspection des crèches de la ville de Bruxelles.
La tourmente passée, revenu à l’enseignement proprement-dit, Jacques Masson s’orienta vers la jeunesse défavorisée, se spécialisant d’abord dans la formation technique des aveugles et malvoyants, puis s’intéressant aux handicapés physiques et mentaux en général.
Sa pratique professionnelle, la diversité de ses expériences et son intérêt pour le sort des enfants nécessitant un enseignement spécialisé l’ont solidement préparé aux lourdes tâches qui l’attendaient.
Entré à l’Institut provincial pour déficients auditifs et visuels de Berchem-Sainte-Agathe peu après la guerre en qualité d’aspirant-professeur dans la section des aveugles et amblyopes, il y créa une classe de dactylographie où il organisa un cycle complet d’études étalé sur six années en vue non seulement d’y étudier la machine à écrire et les techniques dactylographiques, mais aussi toutes les matières indispensables pour un bon employé de bureau, notamment parallèlement aux cours généraux, un travail approfondi de la connaissance de la langue maternelle et subséquemment de la seconde langue, des notions sérieuses de droit commercial et civil, d’économie politique et de comptabilité.
Très vite, plusieurs grands élèves bénéficièrent d’une formation accélérée qui leur permit, dès le début des années 1950, d’être engagés comme dactylos (comme Jean Sougné aux assurances de la Prévoyance Sociale).
Fin psychologue, mais maître sévère et exigeant sur l’étude et le travail, Monsieur Masson fut aussi pour ceux qui le souhaitaient un excellent conseiller en matière de livres à lire volontairement et librement. De plus, comme son collègue Emile Wicket, il a réalisé de nombreuses études tant sur les perspectives professionnelles ou techniques que sur les aspects de la psychologie et des déficiences visuelles.
Certes, le temps a passé et nous sommes encore peu nombreux à pouvoir témoigner des bienfaits hérités de ce pionnier de l’enseignement du travail de bureau. Pour les aveugles et les malvoyants en Belgique, cela peut sembler étrange d’écrire cela aujourd’hui, mais à cette époque, il faut se souvenir que les débouchés étaient très limités pour les déficients visuels en dehors de quelques métiers manuels et de musique.
Personnellement, je n’ai pu profiter que peu de temps des leçons et des conseils de ce maître apprécié.
En effet, dès janvier 1956, sans aucun doute en raison de ses grandes qualités humaines et professionnelles, Jacques Masson fut appelé à remplacer Monsieur Delvaux, décédé, en qualité de directeur de l’Institut médico-pédagogique provincial (Ferme-Ecole de Waterloo).
En 1965, le Gouvernement provincial du Brabant le nomma directeur général de l’enseignement spécialisé avec pour mission de coordonner les efforts consentis dans les diverses institutions en vue de promouvoir l’enseignement spécialisé provincial.
Mais à l’Institut, l’œuvre de Jacques Masson s’est pérennisé grâce à ses successeurs valeureux, novateurs et soucieux de faire évoluer leur pédagogie avec les progrès technologiques.
J’aimerais citer ceux que je connais, notamment Hervé Charlier (1956-1958) qui eut la lourde tâche de reprendre un enseignement auquel il se familiarisa admirablement ; Mariette Delwiche-Pirlot (à partir de 1958) qui instaura un véritable bilinguisme dans sa classe et y introduisit les équipements modernes dès la fin des années 1958. Elle inaugura aussi des visites d’entreprises dont je garde un merveilleux souvenir (Banque de Bruxelles, imprimerie à Evere notamment).
Voilà en trop peu de mots un portrait d’un homme remarquable au niveau de notre Institut et qui a formé nombre de concitoyens qui ont accompli avec fierté des carrières dans divers secteurs où généralement ils ont donné entière satisfaction malgré leurs difficultés sensorielles.
Encore un merci sincère et toute notre gratitude, Monsieur Masson.
Merci à Pierre Lefebvre pour cet article très émouvant. Ybette Baar
Frans Wierts
Entré à l'Institut en tant que professeur de vannerie en janvier 1941
Instructeur professionnel à la vannerie où il passa 12 années de sa vie. Né le 14 avril 1897 à Herent (Louvain) ; fils d'un vannier, profession qu'il embrassa à peine âgé de 15 ans. Vers 1910 sa famille vient s'installer à Sterrebeek où il s'engage chez un maître-vannier sous les ordres duquel il travailla pendant 6 ans et acquit une grande maîtrise.
Le 04 février 1931, il quitte le toit paternel pour fonder à son tour un foyer et il épousa Anna Dierckx, de Stokkel. Ils firent construire une maison à Sterrebeek où ils installèrent un petit commerce, M Wierts continuant néanmoins à exercer sa profession.
Fin 1940, les services de la province du Brabant firent appel à un instructeur en vannerie pour l'Institut. Il posa sa candidature et fut admis ; il entra en fonction en janvier 1941. Jusqu'en 1947, dans des conditions rendues pénibles par l'occupation, il faisait quotidiennement le trajet de Sterrebeek à Berchem jusqu'au jour où il vint avec sa famille s'établir à Grand-Bigard.
Très consciencieux, il s’efforça jusqu’à la veille de sa mort, de faire de son mieux pour inculquer ses connaissances et servir d’exemple à ses élèves. Il fut toujours prêt à rendre service à ses collègues.
Il est décédé le 13 juin 1953, terrassé inopinément par la maladie du cœur qui le minait depuis plus de six ans.
Jan Van Begin
Entré à l’Institut le 23/09/1941 et sorti en 1951, section musique et dactylographie
Né le 04 septembre 1927 et décédé en 1996 ou 1997. Il a fait partie du Comité de l'Elan. Il a été imprimeur des revues de l'Imprimerie National des Aveugles belges (service de la Ligue Braille). Il a été l'un des créateur de la Vlaamse Blindenbibliotheek de Bruxelles lors de la scission en deux langue du service culturel de la bibliothèque. Jusque dans les années 60, il a assuré les commentaires bilingues des concerts du quatuor de la Ligue Braille.
Il a obtenu le prix Lion-Francout en 1986.
Frans De Winné
Entré à l’Institut le 23/09/1941 et sorti en juillet 1951, section musique (accordage et violon) et dactylographie
Né à Malines le 18 août 1931 et décédé le 17 mars 2002, il fréquenta l’Institut de 1941 à 1951. Il y étudia les différentes branches musicales, en particulier le violon, ainsi que la dactylographie.
Entré à la Ligue Braille comme correcteur en décembre 1954, il y intégra le studio du Livre parlé en 1961, puis participa à la création de la Vlaamse Blindenbibliotheek en 1977, où il fut responsable du studio d’enregistrement et fut chargé, parallèlement, de superviser le travail d’enregistrement lors de la création de l’Atelier Helen Keller à Zellik.
Mais son activité professionnelle, qui le passionnait, ne l’empêcha jamais de rester un mélomane fervent et un musicien amateur apprécié (il fit même partie un temps de l’ensemble « Light and Dark » animé par Charles D’Haens). Une des grandes qualités de Frans était la pondération et la sagesse des propos jointes à une joie de vivre rayonnante et pleine de bonhomie. Il participa durant de nombreuses années aux travaux du Comité de l’Amicale et fut, jusqu’à la fin des années 90, un membre assidu des assemblées annuelles.
Edmond Chapellier
Entré à l’Institut comme surveillant-aspirant-professeur le 01/06/1945 et sorti le 01/09/1975
Né à Saint-Mard le 20 mars 1920, il est entré à l’IPHOV le 1 juin 1945 après cinq ans de captivité dans les camps allemands. Il fut successivement professeur et éducateur en chef jusqu’au 1 septembre 1975, date à laquelle il prit sa retraite.
Il est devenu titulaire de classe en 1947. En 1952, il réussit l'examen de professeur pour sourds-muets et aveugles. En 1958, les autorités lui confièrent le poste de chef-éducateur qu'il a gardé jusqu'à sa mise à la retraite.
Collègue compétent et dévoué, Monsieur Chapellier s’était acquis la sympathie de tous ceux qui l’ont côtoyé ! Il nous quitte le 03 avril 1990.
Jean Sougné
Entré à l’Institut le 23/01/1946 et sorti en juillet 1950, section musique et sténo-dactylographie
À la veille de Noël 1999, Jean Sougné, qui fut une figure emblématique de l’Amicale des Anciens élèves Vue, s’éteignait paisiblement dans son sommeil, chez lui, à Barvaux. Né à Ortho le 03 octobre 1927, il fut le premier et brillant élève diplômé du cours de dactylographie organisé à l’Institut par Monsieur Jacques Masson.
Engagé aux assurances de la Prévoyance Sociale dès 1950, il y accomplit une carrière exemplaire unanimement apprécié pour la qualité de son travail et sa sociabilité.
Mais, pour la plupart d’entre nous, après avoir été l’une des chevilles ouvrières à la création et au développement harmonieux du Cercle scolaire « L’Elan », il reste surtout un des pionniers (notamment avec l’organisation des fêtes de Noël), ainsi que l’organisateur et l’animateur, de 1953 à 1968, de camps annuels de plein air (d’après un libre modèle scout) où jeunes gens handicapés de la vue et voyants purent goûter, sur un pied d’égalité mais suivant leurs possibilités, aux joies de la vie rustique en des lieux choisis avec le plus grand soin. Il mit ensuite son talent et ses qualités d’animateur au service de la Ligue belge francophone des Echecs pour aveugles et malvoyants, à la création de laquelle il prit une large part.
Enfin, tant que ses forces le lui permirent, il participa activement à la vie de l’Amicale en siégeant notamment durant de très nombreuses années au sein du Comité de 1951 à 1978, où il occupa successivement les postes de Secrétaire, puis de Président de 1976 à 1978.
Jean fut pour nombre d’entre nous un ami sûr, compréhensif et chaleureux. Nous aimions sa joie de vivre, son humeur égale et son esprit cultivé. Outre ses remarquables qualités humaines, il savait écouter, conseiller au besoin, mais sans jamais donner l’impression de commander : on l’écoutait parce qu’on savait qu’il avait raison !
Hervé Charlier
Entré à l’Institut en janvier 1947 comme surveillant aspirant professeur et sorti en 1979
Diplômé - en même temps que Messieurs Cornet et Bombled - de l'École normale de l'État de Virton. En janvier 1947, il entre à l'IPHOV en qualité de surveillant aspirant professeur ; il devient chef de la surveillance en 1950 et responsable de la bibliothèque. En 1954, il réussit l'examen de professeur dans l'enseignement spécial et est nommé professeur à titre définitif en janvier 1956. Il remplace alors Jacques Masson, nommé directeur de la ferme-école de Waterloo, dans la classe de dactylographie, où il sera remplacé en septembre 1958 par une régente bilingue, Madame Delwiche. En 1977, il achève sa carrière d'enseignant dans la fonction de home-teacher et part à la retraite en 1979. Il nous quitte le 01 octobre 1991.
Daniel Myllecan
Entré à l’Institut le 11/09/1951 et sorti en juillet 1962, section musique et dactylo
Né le 29 juin 1946 et décédé tragiquement à Evere le 04 février 2000. Entré à l’Institut amblyope en 1951, orphelin de père à 5 ans, et quitte l’Institut au début des années 60 pour suivre l’enseignement secondaire en Athénée (Jury central) ; élève doué et brillant, assez fantasque, avec troubles psychiques surtout révélés à l’adolescence avec aggravation à l’âge adulte.
Etudes supérieures : tentative universitaire et d’assistant social. Il est devenu fonctionnaire en qualité de secrétaire d’administration à l’Office National de la Sécurité Sociale ; une brillante carrière malheureusement interrompue par la maladie au milieu des années 80-90, pour laquelle il fut soigné et séjourna en institutions psychiatriques au cours desquelles il rencontra la personne qu’il finit par épouser.
Très doué intellectuellement, il aimait les activités en groupe (camps « L’Elan », rencontres entre amis, féru d’histoire et d’actualité, membre du club de loisirs « Le Sentier » mais ne fut pas membre de l’Amicale).
Marcel Lahaut
Entré comme amblyope à l’Institut le 26/11/1951 et sorti en juillet 1959, section musique (Mr Demoulin, accordéon; Mr Kaisin, solfège et dactylographie (Messieurs Masson et Charlier,Melle Delwiche)
Né à Sclayn le 16 mai 1938 et décédé à Huy le 29 novembre 2022.
Classes générales (Messieurs Wicket et Lenaerts).
Carrière : employé dactylo à l’armée (Etterbeek), Finances (Atelier du timbre à Bruxelles), TVA à Huy en 1970, puis retraité à 61 ans.
Animateur zélé du cercle scolaire l’Élan, camarade très apprécié, adepte de discipline et d’équité, serviable et généreux, mais aussi organisateur méticuleux dans la gestion des camps l’Élan pour déficients visuels et voyants organisés durant les grandes vacances sous la direction de Jean Sougné.
Il bénéficia en 1971 et 1984 du prix de mérite accordé par le Protectorat aux anciens élèves méritants et attribué par le Comité de l’Amicale des anciens élèves déficients visuels, ainsi que du prix du septantenaire de l’Amicale en 2000.
Il fut membre du Comité de ladite Amicale de 2003 à 2017.
Accordéoniste talentueux, il participa à de nombreuses manifestations organisées à l’IPHOV (fêtes de Noël ou de Carnaval, distribution des prix).
Issu d’une famille ouvrière (père ouvrier dans l’exploitation des terres plastiques), il avait deux frères et constitua avec son épouse Francine en 1967 une solide famille qui compte trois filles et quatre petits-enfants.
Bonpapa,
Avant qu’on éteigne les lumières,
On doit te lire tes torts et tes bienfaits :
Ceux du temps qui est passé trop vite,
Du petit garçon qui ne voyait pas comme les autres,
De l’enfant de cœur, dans tous les sens du terme,
De l’écolier appliqué qui a bataillé pour avancer,
De l’interlude musical chez “Les Sagittaires” qui faisait ta fierté et t’a permis de bien belles amitiés,
De tes débuts difficiles aux “bagnes” du timbre,
De cette longue carrière d’employé où tu t’es donné avec sincérité,
De la rencontre avec la femme de ta vie,
Celle avec qui tu as créé le modèle familial qui te tenait tant à cœur et auquel tu t’es accroché,
De tes petits plaisirs vinicoles modérés,
Et de ton immense respect pour l’institut, ses membres et amis, qui t’apportaient du réconfort dans cette immense failure de la vie.
Mais ces quelques lignes suffiront,
Tous ceux qui ont partagé un morceau de ta route,
Savent la personne que tu étais et connaissent ta gentillesse et ta générosité.
Alors on va te dire “Je t’aime”,
On est simplement une famille unie qui te dit au revoir,
A plusieurs on est fort mais on n'est pas moins triste.
N’aie pas peur, ferme les yeux.
Nous n’avons rien à pardonner, nous n’aurons rien à oublier.
On connait tes erreurs et tu connais si bien les nôtres.
Alors pendant que tu dors, on essaiera juste de te rendre fier.
Tu as senti nos mains dans les tiennes,
Sur ton front,
Comme tu les posais sur le nôtre d’enfant.
Tu as senti la chaleur de notre présence,
Comme celle de tous tes enfants et petits-enfants que tu as tant serrés avec amour contre toi.
Tout ce que maman pense ne pas avoir eu le temps de te dire, tu le savais déjà.
Tout ce qu’on a omis de te dire, tu le savais aussi.
Alors on va te dire “Je t’aime” une fois encore.
N’aie pas peur, ferme les yeux.
Il n’y a pas d’obscurité dans ton vieux cœur fatigué.
Va en paix et vois le monde en grand, comme tu l’as toujours rêvé.
Dominique Lahaut, fille de Marcel
Jan Cnops
Entré à l’Institut le 15 septembre 1953 et sorti en 1957, section dactylographie
Né à Boortmeerbeek le 11 novembre 1935 et décédé le 23 mai 1994, il perd la vue à l'âge de 14 ans et vient alors à l'Institut où il étudia surtout la dactylographie.
A 22 ans, il devient téléphoniste à la Ligue Braille et à 26 ans il y travailla à la bibliothèque. En 1965, il devient assistant bibliothécaire gradué et en 1977, co-fondateur et bibliothécaire de la Vlaamse Blindenbibliotheek de Bruxelles. Il est aussi membre du CA de Progebraille.
Il a obtenu le prix Lion-Francout en 1991.
Jean-Pierre Peeters
Entré à l’Institut le 25/09/1953 et sorti en juillet 1957, section menuiserie
Né à Berchem-Sainte-Agathe le 29 août 1938 et décédé à Anderlecht le 07 septembre 1998.
Entré adolescent à l’IPHOV, il suivit une formation de menuisier-ébéniste, mais c’est dans le secteur de la boulangerie qu’il accomplit sa carrière.
C’est seulement au début des années 90 qu’il rejoignit les rangs de l’Amicale grâce à la campagne menées auprès des anciens élèves de l’Institut qui ne fréquentaient plus l’Amicale depuis longtemps (ou qui n’y avaient jamais adhéré) que Jean-Pierre s’impliqua d’emblée dans le mouvement avec un enthousiasme et un dévouement exemplaire ; il succéda à notre ami Daniel Janssens au poste de Trésorier de 1991 à 1998. Il accomplit sa tâche avec rigueur et méthode, mais toujours avec bonne humeur et jovialité. La maladie l’empêcha d’assister à l’ AG de 1998 mais son épouse Solange et son fils Patrick le remplacèrent efficacement. Il eut encore le bonheur d’effectuer un beau voyage lointain, puis la maladie le rattrapa au milieu de l’été de manière foudroyante. Vous en connaissez la fin douloureuse et tragique.
Paul Jonet
Entré à l’Institut en 1955 et sorti en 1985, surveillant aspirant professeur
C’est une foule respectueuse et recueillie qui, en cette pâle matinée du vendredi 3 avril dernier a tenu à rendre hommage à Paul JONET et à témoigner sa sympathie à sa famille et à ses proches en assistant à la cérémonie religieuse pour son ultime voyage, au cours de laquelle ses proches et quelques collègues ont évoqué, souvent avec émotion, des souvenirs ou des traits de sa riche personnalité. Pour ma part, en tant qu’ancien élève aveugle de l’Institut provincial de Berchem, j’ai eu la chance et la joie de connaître Paul – ainsi voulait-il que nous l’appelions, devenus adultes – dès son arrivée à l’Institut et, par la suite, lorsqu’il nous faisait l’honneur d’assister fidèlement aux réunions annuelles de notre Amicale d’anciens élèves. Permettez-moi maintenant de brosser à larges traits la belle et fructueuse carrière de Paul en soulignant ses qualités humaines et les valeurs morales qui l’ont toujours guidé.
Paul JONET, qui nous a quittés le 26 mars, est né à Nivelles le 18 juin 1930 dans une famille nombreuse – il était le pénultième d'une famille de sept enfants. Diplômé comme instituteur après d’excellentes études à l’École normale provinciale de sa ville natale, il entra, en 1955, comme surveillant aspirant professeur dans notre Institut de Berchem. Déjà pédagogue expérimenté, tout en se montrant sévère mais juste, et surtout fin psychologue, il savait obtenir sans violence l’obéissance et inspirer le respect des enfants et jeunes gens qui lui étaient confiés, ce qui lui acquit de vrais sentiments de confiance voire même d’amitié non exprimée de nombre d’entre nous. En 1962, ayant brillamment réussi les épreuves d’aptitude et de qualification pour l’enseignement spécial aux déficients de l’ouïe et de la vue, il fut désigné comme professeur de morale laïque ; l’année suivante, il fut affecté à la classe des amblyopes (malvoyants), laissée vacante par le départ de Mr LENAERTS ; il prit sa retraite en 1985, après avoir œuvré pendant quelques années comme home-teacher. Intelligent, fort instruit, curieux de tout et polyvalent, il fut surtout un pédagogue averti et soucieux des difficultés de chacun de ses élèves ; exigeant pour le travail, il savait aussi encourager afin de progresser ; bien des témoignages d’anciens camarades vont dans ce sens avec reconnaissance et gratitude.
A côté, mais en dehors de sa mission éducative, Paul JONET entreprit aussi une carrière politique. Francophone convaincu et multilingue, il rejoignit le FDF (Front démocratique des Francophones) en 1970, écœuré par les excès du flamingantisme militant. Élu conseiller communal aux élections du 10 octobre 1976, accéda à la présidence de la section municipale du parti, fut réélu en 1982, 1988 (année où le parti entra dans la majorité), 1994 (nommé premier échevin, il s’occupa des affaires sociales) ; en 2000 il s’éloigna de la politique active, mais continua néanmoins comme militant de la cause.
Ainsi, notre ami Paul fut souvent pour nous un homme de conseil, une personne avec qui l’on peut s’exprimer avec confiance et franchise, mais aussi plaisanter (il n’était pas le dernier pour cela) et déguster un bon verre (il était aussi fin connaisseur en vins). Depuis plus de vingt ans, chaque fois qu’il le pouvait, il honorait nos retrouvailles annuelles de sa présence, ce qui permettait l’évocation et l’échange de souvenirs tantôt piquants, tantôt cocasses, concernant notre vie scolaire d’internes ou ses expériences de surveillant ou de professeur… ce qui provoquait parfois de franches rigolades. Paul fut vraiment pour ceux qui l’ont bien connu un homme de cœur que nous n’oublierons pas. Je voudrais remercier ici les quelques personnes qui m’ont apporté quelques précisions sur la carrière multiple de Paul, et en particulier sa fille Martine qui, avec une grande gentillesse et enthousiasme, m’a révélé aussi combien son père possédait de qualités dans de multiples domaines : habile et ingénieux pour les travaux pratiques, cultivé, loyal en amitié et en relations humaines, mais aussi tenace et volontaire. Je réitère enfin toute ma sympathie à cette famille éprouvée et courageuse.
Pierre Lefebvre, Administrateur du Protectorat
Mariette Delwiche
Entrée à l’IPHOV comme aspirant-professeur le 20/09/1958 et sortie le 01/04/1991
Née à Bruxelles le 03 mars 1936, Mariette Delwiche a obtenu le diplôme d’AESI en Commerce à l’Ecole Funck, le 28 juin 1956.
Elle entre à l’IPHOV en qualité d’aspirant-professeur le 20 septembre 1958 et admise au stage le 1er janvier 1960. Elle fut désignée à titre définitif en qualité de professeur de dactylographie et de branches commerciales le 1er octobre 1961.
En septembre 1985, elle partage son horaire entre la Forme 4 et le 3ème degré expérimental.
Elle dispense aussi des cours du soir à l’Institut commercial de Bruxelles. En 32 ans, Madame Delwiche a formé de nombreux élèves, tant déficients auditifs que visuels.
Sa franchise, son expérience et sa volonté ont parfois provoqué des heurts mais, comme toutes les médailles, il y a deux faces et, de ses défauts, elle détient aussi les qualités. Ce qui n’est pas peu dire…
Retraitée le 01 avril 1991, elle nous quitte le 21 mars 2008.